Algérie

Un séminaire pour relancer l'investissement local



Un séminaire pour relancer l'investissement local
La relance économique prônée par le président de la République est conditionnée par celle de l'investissement, or le semestre qui s'achève est véritablement catastrophique pour les petites et moyennes entreprises.
La déclaration est unanime auprès des hommes d'affaires de divers horizons du pays appelés à participer au séminaire de Annaba. Organisée par la chambre de commerce et d'industrie (CCI) Seybouse, la manifestation, prévue pour se dérouler à l'hôtel Sabri le 28 juin prochain, s'insère dans l'objectif d'une opération de sensibilisation des investisseurs sur «les chemins de l'investissement local». Khaled Haddad, le directeur de la CCI, n'en dit pas plus si ce n'est que les chiffres concernant les investissements des entreprises, clés de l'avenir, sont éloquents et que le nouveau collège de la CCI travaille à les développer davantage. Or, si l'on compare les investissements engagés en 2010 rapportés à ceux de 2009, les statistiques sont en baisse dans l'ensemble des régions du pays. Il n'y a pas eu d'usines nouvelles et encore moins de machines outils plus performantes installées. Pire, certaines PME à l'image de celles spécialisées dans la sidérurgie éprouvent des difficultés à entrer en phase de production. Le verdict des chiffres pour 2011 est beaucoup moins enthousiasmant que ne laisse entendre le discours politique de rigueur au sein d'un gouvernement réellement en perte de vitesse. Et les pronostics des spécialistes en économie pour le 2e semestre sont très peu rassurants. C'est tout le contraire des importations qui ne cessent de progresser vers le haut, baisse des taxes oblige. Cette contradiction qui va à l'encontre des instructions de la Présidence, laquelle a engagé 286 milliards de dollars pour des investissements publics étalés de 2010 à 2014, a impressionné les analystes économiques. Ils se sont même étonnés de l'absence de réaction du côté des élus de l'Assemblée populaire nationale face aux déboires enregistrés par notre économie ces deux dernières années pourtant caractérisées par un retour à la sécurité des biens et des personnes. Tout le contraire de nos voisins de l'Est et de l'Ouest qui, exception faite du secteur du tourisme, n'ont rien perdu de leur verve alors qu'ils sont confrontés à de graves perturbations politiques et sécuritaires. Les mêmes analystes avancent avec fatalisme que rien ne laisse présager une modification de cette tendance à la baisse de l'économie algérienne au cours des six prochains mois. «La relance de l'investissement serait-elle la panacée aux maux des algériens '» telle est la question qui devrait être abordée lors du séminaire d'Annaba. «Il ne s'agit nullement d'une rencontre sans lendemain mais d'une démarche visant à assurer les assises pour une réelle relance des investissements locaux», a précisé le directeur de la CCI Seybouse. Pour bon nombre d'hommes d'affaires, cette relance permettrait d'améliorer à la fois l'emploi et la compétitivité des entreprises algériennes sur le marché local et international. «Mais ces entreprises algériennes peuvent-elles investir '» s'interrogent d'autres. D'où l'inévitable polémique sur la réalité de la reprise de l'investissement telle qu'annoncée par l'Agence nationale du développement de l'investissement (Andi). En 2009, le gouvernement pronostiquait un «plus» pour les investissements industriels. Quelques mois plus tard, il révisait son hypothèse à la baisse. C'est pourquoi, certains opérateurs économiques accordent une réelle importance au séminaire de Annaba. Comment investir et surtout faciliter l'investissement des entreprises par davantage d'allègements fiscaux. C'est là qu'intervient le guide pratique de l'investisseur en Algérie édité par l'Andi. Riche en informations pratiques, il livre «des réponses aux questions» des investisseurs potentiels. Des formes de sociétés aux formalités administratives de la constitution de la société à la déclaration d'existence et des règles qui régissent l'investissement étranger à l'accord du Conseil national d'investissements, ce guide se révèle être une route balisée pour la création d'une entreprise et sur les avantages accordés par l'Andi. Lors de ce séminaire, il sera aussi question de participation de la diaspora économique algérienne en France. Ce qui répond à la volonté exprimée par les décideurs franco-algériens (DFA) réunis au sein du Comité franco-algérien (CEINAF). Cette volonté est bien soulignée dans leur bulletin infos n°3 de mai 2011. Tout en affirmant qu'un vent nouveau semble souffler dans les arcanes du pouvoir et que la politique de ce dernier à l'égard de la diaspora est manifestement différente, ou pour le moins plus ouverte, et que même s'il est difficile de lire sa position à l'égard des organismes professionnels issus de la diaspora algérienne, les DFA affirment : «Après des décennies d'une royale indifférence, les représentants des autorités algériennes au plus haut niveau acceptent dorénavant d'entendre notre parole. Des rencontres sont programmées avec les consulats généraux, le ministère de l'Industrie, des PME et de la Promotion de l'investissement, et ceux des Affaires étrangères et de l'Economie.»


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