Un séisme de 5,2 provoque la panique Boumerdès a tremblé hier

Un tremblement de terre d'une magnitude de 5,2 sur l'échelle ouverte de Richter a secoué, hier matin aux environs de 8h33, la wilaya de Boumerdès, provoquant une véritable panique parmi la population qui garde encore des séquelles du séisme meurtrier du 21 mai 2003. Le séisme, dont l'épicentre a été localisé à 8 kilomètres au nord-est de la ville de Boumerdès, a été ressenti même à Alger. Il s'agit de la deuxième activité sismique en moins de 12 heures dans le nord-est du pays après le séisme enregistré jeudi soir à 19h04 dans la wilaya de Guelma. L'épicentre du séisme de Guelma, d'une magnitude de 3,9 sur l'échelle de Richter, a été localisé à 10 km au sud-ouest de Roknia. Le séisme de Boumerdès, le plus important avec une magnitude de 5,2 sur l'échelle de Richter, a provoqué plus de peur que de mal. Quatre personnes ont été légèrement blessées, dont un étudiant qui s'est jeté dans le vide de sa chambre située au 1er étage d'un bloc d'une cité universitaire, et une dizaine d'autres souffrent d'un traumatisme psychologique. En ce jour de week-end, les citoyens, dont la plupart dormaient encore, n'avaient pas hésité un moment à sauter de leurs lits pour se retrouver dans la rue. Les habitants de Boumerdès gardent toujours à l'esprit le souvenir du séisme meurtrier d'un certain 21 mai 2003 qui avait coûté la vie à des centaines de personnes ensevelies sous les décombres de leurs demeures. Selon la Protection civile, les quatre victimes, dont trois sont des étudiants, ont été blessées dans le mouvement de panique qui avait suivi ce séisme. Les victimes ont été transférées aux services des urgences de l'hôpital de Boumerdès où elles ont reçu les premiers soins avant de regagner leurs domiciles. Cependant, dans la localité de Zemmouri, une vingtaine de familles refusaient de regagner leurs appartements situés au niveau de la cité des 80 logements. Les concernés affirment que les travaux de confortement réalisés suite au séisme du 21 mai 2003 sur leur bâtisse n'étaient pas suffisants vu le degré de dégradation avancée de leur immeuble. Les autorités de la wilaya de Boumerdès ont procédé à l'installation d'une cellule de crise qui aura pour mission de prendre en charge l'ensemble des préoccupations des victimes de ce tremblement de terre. our le directeur du Centre de recherche en astronomie, astrophysique et géophysique (CRAAG), Abdelkrim Yellès, la secousse de Boumerdès relève de l'activité sismique «continue » que connaît régulièrement le nord du pays. Ce phénomène de secousses répétées caractérise l'ensemble de la région nord du pays et ces secousses « ne sont généralement pas toujours ressenties par la population en raison de leurs faibles magnitudes ». Selon le premier responsable du CRAAG, le nord du pays est « une zone d'activité sismique continue et non épisodique tout au long de l'année avec une moyenne mensuelle de 50 micro-secousses ». Il précise que cette activité sismique est « tout à fait normale » en raison de la position géographique de l'Algérie qui se trouve dans une zone d'activité sismique continue. Le directeur du CRAAG ajoute que « la population ne devrait pas s'alarmer, mais elle doit admettre et comprendre que ce phénomène ne sort pas de l'ordinaire pour une région comme l'Algérie », rapporte l'APS. Le même responsable a tenu à rassurer la population en signalant que « l'Algérie, dans sa globalité, reste une zone à activité sismique modérée », comparativement à certains pays de la Méditerranée tels que la Grèce et la Turquie ou encore par rapport à d'autres pays d'Asie, tels que le Japon et l'Indonésie. Il a précisé, dans ce contexte, que « le littoral est la région où le risque sismique est le plus élevé, suivi par la région des Hauts Plateaux, puis le Sahara où l'activité sismique est pratiquement nulle ».