Algérie

Un secteur qui peine à démarrer



L'insuffisance des infrastructures hôtelières existantes actuellement et les prix exorbitants des prestations restent un frein au développement du tourisme national. Même la promotion de ce tourisme fait également défaut.Rym Nasri - Alger (Le Soir) - La saison estivale 2019 a été marquée par la réception de 89 établissements hôteliers qui offrent 11 000 lits. Pourtant, ce renforcement des capacités d'hébergement est loin de satisfaire la demande nationale.
Face au manque d'infrastructures hôtelières et aux prix élevés des prestations, des milliers d'Algériens continuent à opter pour des vacances à l'étranger.
C'est ce qu'a confirmé le directeur général du tourisme au ministère du Tourisme et de l'Artisanat, Mohamed Sofiane Zoubir, hier mardi, au forum du quotidien El Moudjahid, à Alger.
Selon lui, les Algériens préfèrent des destinations autres que l'Algérie, en raison des prix accessibles qu'elles offrent. «Durant l'année 2018, nous avons enregistré entre 3,5 et 4 millions d'Algériens ayant passé leurs vacances à l'étranger», note-t-il.
Toutefois, il assure que cette tendance n'est pas «propre» à notre pays. «Elle est très faible par rapport aux autres pays», dit-il, avant de citer l'exemple de la France dont 64% de touristes passent leurs vacances à l'étranger. Pour lui, le développement du tourisme dans notre pays est tributaire des prix attractifs des prestations mais aussi des transports. Il évoque, à cet effet, le «travail» en cours avec le ministère des Transports. La saison estivale 2018 poursuit Mohamed Sofiane Zoubir, «a enregistré dix millions d'estivants qui ont fréquenté les villes côtières algériennes». Il a ainsi insisté sur le développement d'autres formules d'hébergement afin de contenir tous ces estivants, notamment l'hébergement chez l'habitant. «La formule de l'hébergement chez l'habitant a été lancée en 2012 mais pour des raisons de sécurité, elle ne concerne que les régions du nord du pays. Aujourd'hui, nous nous attelons à la revoir afin de la généraliser à l'échelle nationale», dit-il encore. Le directeur du tourisme au ministère évoque, en outre, les problèmes d'investissement dans ce domaine, particulièrement le financement et l'attribution des permis de construire. Selon lui, sur les 2 200 projets d'investissement agréés par le ministère du Tourisme, 850 projets sont en cours de réalisation, avec un taux d'avancement des travaux qui a atteint 70%.
«Plus de mille projets d'investissement sont à ce jour non lancés et dont la moitié connaît un problème financier ou souffrant des lourdeurs de procédure», explique-t-il.
Quant à l'investissement étranger dans le tourisme, il affirme que l'Algérie compte dix grands projets d'investissement mixtes, soumis à la règle 49/51, essentiellement avec des Qataris, des Emiratis, des Saoudiens et des Chinois. Par ailleurs, l'invité du forum a reconnu une «défaillance» en matière de promotion du tourisme dans notre pays. «Le manque de financement et le statut particulier de l'Office national du tourisme (ONT) fait que sa mission n'est pas bien menée».Pour lui, c'est aux agences de tourisme et de voyage d'exporter le tourisme national.
Il cite également l'arsenal juridique qui selon lui, est aujourd'hui «archaïque» d'où la nécessité de sa révision.
Ry. N.


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