Algérie

Un secteur mielleux à Tizi Ouzou



Les prévisions optimistes quant à la bonne récolte attendue cette année, font que les apiculteurs de la wilaya de Tizi-Ouzou sont actuellement enthousiastes et optimistes. Selon les apiculteurs approchés ces derniers jours, la récolte sera, si les choses se déroulent comme prévu, bonne. Des prévisions annoncent exceptionnellement des récoltes de miel abondantes. De bonnes prospectives favorisées par les conditions climatiques favorables qui ont prolongé longtemps le printemps, avec une abondance de fleurs et de plantes. Mais, parallèlement à l'optimisme, les appréhensions et les attentes désenchantées font que la corporation des éleveurs d'abeilles reste prête à toute éventualité qui viendrait contrarier les vents favorables. Ce n'est pas pour autant le frelon asiatique, qui est le cauchemar des apiculteurs de la wilaya. Ce n'est même pas le varois qui peut décimer tout un rucher. Les craintes sont d'un autre ordre, bien que la fragilité du rucher puisse causer des dégâts inattendus. En effet, nombre d'apiculteurs évoquent des contraintes plutôt commerciales. Les risques liés aux maladies des abeilles sont une éventualité dont ils ne veulent même pas parler, tellement cela reste purement professionnel et technique. «Vous savez, un bon apiculteur ne se plaint pas de ces risques liés aux maladies et aux conditions climatiques. Cela fait partie de son environnement professionnel. Il suffit juste de se tenir prêt, du point de vue des traitements adéquats et de la maîtrise des méthodes de butinage et de transhumance», explique Lounès, un apiculteur professionnel exerçant depuis trois bonnes décades. En effet, les apiculteurs ont appris à ne pas se plaindre de ce volet, pour maintes raisons.Les services de l'agriculture font un travail excellent dans ce domaine avec des campagnes de sensibilisation, l'accompagnement technique via des sorties sur place et des stages au bénéfice de la corporation. Puis ces derniers ont appris à prendre en charge leurs ruchers des points de vue technique et médical, outre l'accompagnement financier de l'Etat, qui ont aidé des centaines d'apiculteurs à se doter de ruchers riches. Les contraintes sont d'ordre exogène à la corporation. «Oui, chaque été, j'ai peur que mon rucher soit dévasté par les feux de forêt. Sur ce plan, nous ne sommes pas bien protégés, tant (que) les forêts restent une proie facile pour les incendies. Vous avez vu comme les apiculteurs des régions touchées l'été dernier ont été dévastés», explique un apiculteur qui appelle les services concernés à élaborer une carte du rucher local, dans le cadre du plan de lutte contre les incendies.
«Les essaims quittent les ruches lorsque la température est très élevée et dans la majeure partie des cas, ils ne reviennent jamais», déplore-t-il. Parallèlement à cette impérieuse nécessité, pour les services de la Protection civile, de disposer d'une carte du rucher local, les apiculteurs soulèvent une autre contrainte, majeure. La commercialisation du produit demeure encore anarchique voire inacceptable. En effet, dépourvu de certification, le miel local ne peut atteindre les circuits commerciaux, à l'échelle internationale. Il va sans dire qu'il ne peut même pas être vendu, dans les normes, sur le marché national. L'absence de laboratoire de certification de la qualité ainsi que des circuits légaux spécialisés dans les produits du terroir, fait que les apiculteurs sont, chaque année, contraints de recourir au bouche à oreille pour écouler leur production. Enfin, toujours au chapitre de la commercialisation, il convient de noter que le miel vendu à plus de 4 500 dinars le kilogramme reste inaccessible pour les bourses moyennes qui le considèrent comme un produit de luxe, tandis que les apiculteurs, eux, estiment que le prix actuel ne répond pas à leur attente, avec, parallèlement, l'impossibilité de connaître la qualité du miel proposé, étant donné que la vente se fait en dehors de tout contrôle.


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