Algérie

Un second acte dramatique



La surprise est de taille mais elle était prévisible. La gauche française, finalement réunie sous la bannière du tribun de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon a accompli une prouesse au premier tour des législatives, dimanche soir, faisant du coude- -à-coude avec la formation du président réélu Emmanuel Macron. Désormais, il lui faut consentir un ultime effort en allant chercher de nouvelles ressources électorales pour parvenir à son objectif, tel qu'il a été défini de prime abord par le chef de file qui entend imposer une cohabitation. Son alliance de gauche baptisée Nupes, autrement dit «Nouvelle union populaire écologique et sociale», regroupe les socialistes, communistes, écologistes et le mouvement de gauche radicale de Mélenchon, la France insoumise (LFI), et elle se situe à égalité avec la formation «Ensemble» du président Emmanuel Macron, l'écart entre les deux coalitions étant de 21 000 voix à peine alors que les électeurs ont été quelque 23,3 millions à se rendre aux urnes. Avec un résultat de 25,66% des voix contre 25,75% pour leurs rivaux, les partisans de Mélenchon n'en sont pas pour autant assurés de rafler la mise au sein du Parlement, à moins de renverser davantage la tendance et d'obtenir une majorité, en se situant devant l'Ensemble».Même si tel ne sera pas le cas, la Nupes va constituer la première force d'opposition au sein de l'Assemblée nationale et si la coalition du président réélu n'obtient pas la majorité comme lors du premier mandat, on imagine la nature et la difficulté des débats. Devançant la droite traditionnelle, elle est d'ores et déjà confortée par le succès obtenu en Seine-Saint-Denis, un bastion historique de la gauche communiste en région parisienne, où elle a monopolisé les premières places dans les douze circonscriptions et où le député insoumis sortant Alexis Corbière est l'un des rares candidats à avoir son nouveau ticket dès le premier tour. Et La France insoumise affiche d'autres succès, comme à Paris où la gauche unie est en tête dans la majorité des circonscriptions. En réussissant son pari, Mélenchon devient à 70 ans le nouveau leader de la gauche française, même si, pour l'instant, il n'est pas certain qu'il soit le futur Premier ministre d'une cohabitation dont le président Macron aura bien du mal à se défaire. Pour y parvenir, il suffira à la gauche unie qui totalise 70% d'électeurs enthousiastes, notamment une majorité de la jeunesse du pays, de rentabiliser l'élan du 7 mai saluant sa naissance et le récit de Mélenchon selon lequel le changement est à portée de voix. Le plus grand défi, désormais, va être de conjurer le spectre de l'abstention qui a atteint 52,49% des inscrits au premier tour du scrutin à rapporter aux 51,3% de 2017. De la correction de ce taux corrélé par une participation accrue dépend largement le triomphe de la gauche et de Mélenchon réunis, ce dernier pouvant peut-être tendre la main à une partie des électeurs de la droite traditionnelle qui se reconnaissent dans certains objectifs majeurs de la Nupes, notamment en ce qui concerne la défense du pouvoir d'achat. Mais c'est auprès des jeunes dans les couches populaires que l'effort doit être soutenu car ils représentent le plus fort pourcentage d'abstentionnistes tant la précarité a nourri chez eux un sentiment d'abandon.


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