Algérie

Un scrutin et... des enseignements


Deux jours après les élections législatives, la population au niveau de la wilaya de Bouira est, comme les résultats l'ont clairement prouvé, divisée en deux : d'un côté, une région arabophone qui fait son bilan avec ses déceptions et ses réjouissances, de l'autre, une région berbérophone qui panse ses blessures, après un rejet presque total des élections ponctuées par des affrontements, des blessures mais aussi, des arrestations de plusieurs jeunes de M'chédallah, El-Esnam, Ath-Leksar et Haizer, qui étaient hier justement au niveau du tribunal en attente de ce que décidera le juge d'instruction sur leur sujet.Ainsi, ce qui a caractérisé les législatives de ce 12 juin, est d'abord l'élection et pour la première fois dans l'histoire de cette wilaya créée en 1974 et qui regroupe deux parties des wilayas III et IV historiques, de sept députés tous arabophones, dont quatre, et là aussi, est une première, d'une seule daïra ; El Hachimia, avec deux cousins au Parlement. Ensuite, ce que beaucoup devaient redouter dès le début, à savoir que sans une assise à travers toutes les communes de la wilaya, il est difficile d'atteindre les 5% exigés pour prétendre aux sièges. Un pourcentage piège qui favorise uniquement les partis politiques. Et quand on sait que dans la wilaya de Bouira, au moins deux partis et non des moindres, le FFS et le RCD, ont boycotté le scrutin, cela a favorisé ? ressuscité dirions-nous ? le FLN et le RND qui ont obtenu, à eux deux, trois sièges, alors que personne ne les attendait pour ce scrutin.
Enfin, le grand vainqueur, est incontestablement le parti de Belaïd Abdelaziz qui a su se frayer un chemin en misant sur l'absence du FFS et du RCD comme nous l'avons évoqué, et le choix des candidats sur lesquels, la nouvelle loi électorale s'est basée, qui sont élus et qui n'étaient pas nécessairement premiers dans la liste. Le parti du Front Al Moustaqbal a récolté trois sièges, en raflant la première place au niveau de la wilaya dont le taux de participation est l'un des plus faibles à l'échelle nationale avec 11,29%, soit le troisième taux le plus faible après Tizi-Ouzou et Béjaïa. Aussi, fait inédit, la wilaya de Bouira dont une moitié de la population est berbérophone, sera représentée par sept députés arabophones, dont un appartient au mouvement Al Bina, dont le président est celui-là même qui considère que cette moitié de la population parle avec « une chose » qu'il ne comprend pas.
Y. Y.
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)