Algérie

Un scrutin en mode mineur Edito : les autres articles


Les élections se suivent et se ressemblent, en Algérie. La campagne électorale pour le double scrutin du 29 novembre pour le renouvellement des assemblées élues locales (APC et APW) n'est pas encore été lancée (le coup d'envoi est donné aujourd'hui) que les contestations fusent de toutes parts. Des partis politiques et des candidats indépendants, mais aussi de la Commission nationale de surveillance des élections locales (CNSEL). Le président de cette structure, M. Seddiki, qui avait fait parler de lui lors des dernières élections législatives en interpellant le président de la République sur les irrégularités ayant entaché le déroulement de ce scrutin à travers un rapport officiel de la Commission de surveillance des élections législatives qu'il présidait, n'a pas manqué cette fois-ci également de monter au créneau.
Cela pour attirer l'attention des pouvoirs publics sur l'absence de transparence dans l'organisation et la conduite des prochaines élections locales. Le retard inexpliqué et inexplicable (47 jours à partir de la date de la convocation du corps électoral) pris par les autorités dans la mise en place des commissions locales de surveillance des élections a exclu de facto ces structures de l'opération de traitement des dossiers de candidatures, laissant ainsi le champ libre à l'administration, accusée de dépassements et de bureaucratisation dans l'organisation du scrutin.
Prenant acte de ces blocages, la CNSEL avait même décidé, dans un geste politique, de geler pendant quelques jours la mise en place de ses structures locales.
M. Seddiki, qui a eu le courage politique, lors des dernières élections législatives, en reconnaissant officiellement que le seuil de tolérance en termes d'irrégularités et de fraude électorale avait été dépassé ' ce qui l'avait incité à en référer à l'arbitrage du président de la République ' s'inscrit-il dans un scénario du pouvoir qui cherche à accréditer l'idée que des contre-pouvoirs indépendants veillent au contrôle et à la régularité du scrutin ' Car il est surprenant, quand on défend des principes, que l'on accepte une même mission officielle à la tête de la commission de surveillance lorsque les remarques et observations faites au premier magistrat du pays par le même président, lors des dernières législatives, sont restées lettre morte ! Au-delà de la personne de M. Seddiki, c'est tout le crédit de cette commission, dans laquelle sont pourtant représentés les partis politiques et les candidats indépendants, qui est en jeu.
En attendant de revenir aux standards internationaux d'organisation des scrutins qui ignorent ce type de structures para-institutionnelles (les commissions de surveillance), le pouvoir, en Algérie, peine à convaincre à l'intérieur et à l'extérieur, dans cette phase de transition politique qui n'en finit pas et de réformes au forceps, quant à sa réelle volonté d'aller vers la démocratie. Tant que cette équation démocratique n'est pas résolue, tout le débat sur l'enjeu des élections, sur les défis qui attendent les nouveaux élus, sur l'adhésion des citoyens à ce scrutin deviennent des sujets superfétatoires.
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