Algérie

Un scénario qui franchit les limites de l'acceptable


Un scénario qui franchit les limites de l'acceptable
Avec ses histoires d'adultères, de trahisons, d'argent qui coule à flots, la série Lekki Wives est le programme dont on parle le plus au Nigeria. Cette comédie humaine, qui se déroule dans l'une des nouvelles banlieues chics de Lagos, n'est pas seulement issue de l'imagination des producteurs.Avec ses histoires d'adultères, de trahisons, d'argent qui coule à flots, la série Lekki Wives est le programme dont on parle le plus au Nigeria. Cette comédie humaine, qui se déroule dans l'une des nouvelles banlieues chics de Lagos, n'est pas seulement issue de l'imagination des producteurs.Elle lève un coin du voile sur la vie des nouveaux riches dans la très select banlieue de Lekki, un quartier sécurisé de vastes villas, où la scénariste et réalisatrice, Blessing Effiom Egbe, vit depuis huit ans. Lekki Wives (Les femmes de Lekki), dont le nom est emprunté à Desperate Housewives, décrit l'obsession de l'ascension sociale dans un pays où la prospérité issue du pétrole est loin d'avoir amélioré le quotidien de tous ses 170 millions d'habitants.La série, et c'est peut-étre ce qui fascine les téléspectateurs, montre "tout le mal que les gens sont prêts à faire pour l'argent", explique Blessing Egbe. "On a un peu poussé le bouchon. On ne cherche pas à être gentils", explique-t-elle. Avec la plus grosse population et la plus importante industrie pétrolière du continent, le Nigeria a connu une croissance économique de 7% pendant la dernière décennie, un des taux les plus élevés de la planéte.Et pourtant la pauvreté s'est aggravée depuis 2004, a reconnu le gouvernement l'an dernier. La classe moyenne s'est élargie, mais l'argent est surtout concentré dans les mains de ploutocrates au sommet de la société. Les intrigues de Lekki Wives sont "à 99%" inspirées par des histoires vraies de gens qui cherchent à faire partie de l'élite, explique Mme Egbe. Les personnages évoquent leurs désirs et états d'âme dans des monologues face à la caméra.Il faut franchir un portail de sécurité pour entrer dans les complexes résidentiels de Lekki, un des quartiers en plein essor et les plus convoités de Lagos. Banques, hôtels, galeries commerciales, églises gigantesques bordent la route soigneusement pavée. Les bâtiments sont neufs ou en construction. Les maisons ressemblent aux banlieues américaines.Les loyers sont astronomiques: 24.000 dollars par an pour un studio, qu'il faut souvent débourser en une seule fois. Mére de 3 enfants, Blessing Egbe, 37 ans, connaît bien le quartier où elle s'est installée il y a 8 ans. Ce sont des gens "qui sont prêts à tout pour être vus et passer pour fortunés", dit-elle. Mais ce n'est parfois qu'un faux-semblant.La série est si populaire que l'actrice se fait aborder par des fans dans la rue comme jamais auparavant. "Les gens me reconnaissaient à cause de mes précédents films, mais jamais à ce point". Blessing est stupéfaite du succès de sa série lancée en avril sur Internet, puis sur DVD avant que la chaîne satellitaire DSTV ne se mette à le diffuser chaque semaine. "Je pensais que cela plairait aux classes aisées, mais finalement cela intéresse tout le monde". C'est ce qu'a découvert le vendeur de DVD du marché Obalende de Lagos, Uchenna Theelar :il est resté en rupture de stock pendant trois mois. Le scénario franchit pourtant les limites de l'acceptable dans une société conservatrice, partagée en parts égales entre chrétiens et musulmans, et dont le Nord musulman est soumis à la charia. Dans un épisode, un des personnages cherche une partenaire pour des rapports sado-masochistes. Pourtant la série n'a jusque-là pas suscité de protestations des autorités civiles et religieuses. Mais la seconde saison a l'intention de repousser encore plus loin les limites.Elle lève un coin du voile sur la vie des nouveaux riches dans la très select banlieue de Lekki, un quartier sécurisé de vastes villas, où la scénariste et réalisatrice, Blessing Effiom Egbe, vit depuis huit ans. Lekki Wives (Les femmes de Lekki), dont le nom est emprunté à Desperate Housewives, décrit l'obsession de l'ascension sociale dans un pays où la prospérité issue du pétrole est loin d'avoir amélioré le quotidien de tous ses 170 millions d'habitants.La série, et c'est peut-étre ce qui fascine les téléspectateurs, montre "tout le mal que les gens sont prêts à faire pour l'argent", explique Blessing Egbe. "On a un peu poussé le bouchon. On ne cherche pas à être gentils", explique-t-elle. Avec la plus grosse population et la plus importante industrie pétrolière du continent, le Nigeria a connu une croissance économique de 7% pendant la dernière décennie, un des taux les plus élevés de la planéte.Et pourtant la pauvreté s'est aggravée depuis 2004, a reconnu le gouvernement l'an dernier. La classe moyenne s'est élargie, mais l'argent est surtout concentré dans les mains de ploutocrates au sommet de la société. Les intrigues de Lekki Wives sont "à 99%" inspirées par des histoires vraies de gens qui cherchent à faire partie de l'élite, explique Mme Egbe. Les personnages évoquent leurs désirs et états d'âme dans des monologues face à la caméra.Il faut franchir un portail de sécurité pour entrer dans les complexes résidentiels de Lekki, un des quartiers en plein essor et les plus convoités de Lagos. Banques, hôtels, galeries commerciales, églises gigantesques bordent la route soigneusement pavée. Les bâtiments sont neufs ou en construction. Les maisons ressemblent aux banlieues américaines.Les loyers sont astronomiques: 24.000 dollars par an pour un studio, qu'il faut souvent débourser en une seule fois. Mére de 3 enfants, Blessing Egbe, 37 ans, connaît bien le quartier où elle s'est installée il y a 8 ans. Ce sont des gens "qui sont prêts à tout pour être vus et passer pour fortunés", dit-elle. Mais ce n'est parfois qu'un faux-semblant.La série est si populaire que l'actrice se fait aborder par des fans dans la rue comme jamais auparavant. "Les gens me reconnaissaient à cause de mes précédents films, mais jamais à ce point". Blessing est stupéfaite du succès de sa série lancée en avril sur Internet, puis sur DVD avant que la chaîne satellitaire DSTV ne se mette à le diffuser chaque semaine. "Je pensais que cela plairait aux classes aisées, mais finalement cela intéresse tout le monde". C'est ce qu'a découvert le vendeur de DVD du marché Obalende de Lagos, Uchenna Theelar :il est resté en rupture de stock pendant trois mois. Le scénario franchit pourtant les limites de l'acceptable dans une société conservatrice, partagée en parts égales entre chrétiens et musulmans, et dont le Nord musulman est soumis à la charia. Dans un épisode, un des personnages cherche une partenaire pour des rapports sado-masochistes. Pourtant la série n'a jusque-là pas suscité de protestations des autorités civiles et religieuses. Mais la seconde saison a l'intention de repousser encore plus loin les limites.


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