Effet du hasard ou de calendrier, c'est pour la 2e fois que le Rassemblement national démocratique (RND) tient son congrès, prévu à partir d'aujourd'hui, au lendemain de la nomination du secrétaire général du parti, M. Ouyahia, à la tête du gouvernement. Cette situation a déjà été vécue par le parti, lors de son dernier congrès, a affirmé hier, le porte-parole du RND, M. Miloud Chorfi, contacté par téléphone. Chorfi voit en cette coïncidence, une double fête, que le parti va célébrer à l'Hôtel Aurassi où se tiendra le 3e congrès.
Jeudi dernier, M. Ouyahia, invité à la Chaîne II de la radio nationale avait, d'emblée, annoncé la couleur, en promettant un congrès sans surprises. Le porte-parole du parti a, lui, exprimé la satisfaction de la base vis-à-vis de la direction du parti. «Il ne va pas y avoir de révolution dans ce congrès et aucun changement sur le plan organique, du fait que le parti va présenter un bilan positif de la gestion de la direction qui montre une amélioration de la situation de notre organisation politique, lors des locales et législatives en remportant 25% de sièges, en plus, pour les premiers et 60% pour les seconds».
Des résultats satisfaisants pour le porte-parole du parti et qui ne laissent place à aucune surprise, d'autant que maintenant Ouyahia est chef du gouvernement. Tous ces facteurs semblent lui donner une assurance et une confiance avant l'ouverture du congrès qui, dit-t-il, «est souverain dans le choix du nouveau SG».
Sur l'organisation de cet évènement, M. Miloud Chorfi a indiqué que près de 1.550 entre congressistes et invités vont assister au congrès qui se déroulera pendant 3 jours. Auparavant, 9 congrès régionaux ont été organisés avec la participation de 1.200 militants. Le parti a décidé de renforcer davantage la présence de la femme au sein du conseil national en augmentant son quota de 25% par rapport au nombre total de ses membres. La nouveauté pour ce congrès sera la création d'un club de réflexion pour débattre des questions nationales et internationales. Il sera aussi question, indique le porte-parole du parti, de la désignation de 3 commissions qui seront chargées de l'élaboration de résolutions importantes sur la politique générale, la situation économique et sociale du pays et aussi sur la position du parti concernant la révision de la constitution.
M. Ouyahia a déjà donné les grandes lignes de sa politique lors de son intervention à la chaîne II, avant sa nomination à la tête du gouvernement et s'est prononcé sur plusieurs questions dont les réformes, l'état de siège, l'augmentation des salaires et la révision de la Constitution. Il a aussi réitéré le soutien du parti au programme présidentiel.
Sur les réformes, le SG du RND a clairement signifié que «la plus nécessaire des réformes pour l'Algérie, c'est d'abord la réforme de la mentalité de tous les Algériens, celle des responsables et du peuple au même titre». Cette réforme doit toucher aussi bien le simple citoyen que le responsable détenteur du pouvoir de décision, selon le n°1 du parti.
 A propos de l'augmentation des salaires de la fonction publique, il a averti que «si à l'avenir le prix du pétrole baisserait, on serait alors confronté à la problématique du payement des salaires des travailleurs», même avec un budget de fonctionnement qui dépasse les 2.000 milliards de DA.
 «Le plus important est de travailler», car «même si aujourd'hui les réserves de change sont d'environ 120 milliards de dollars, augmenter les salaires avec un taux de croissance qui ne suit pas risquerait de poser des problèmes à l'avenir», a tenu à souligner Ouyahia.
Abordant la question sécuritaire et l'état de siège, le premier responsable du parti maintient la même position concernant la récupération des armes réquisitionnées par l'Etat dans les années 90. Il estime qu'une telle opération «mettrait en danger la vie des citoyens, le terrorisme n'étant pas complètement éradiqué». «Appeler à récupérer ces armes», dira-t-il, «c'est appeler les terroristes vers ces régions, et c'est aussi comme demander la levée de l'Etat d'urgence».
Sur la révision de la Constitution, le secrétaire général du RND a exprimé sa conviction qu'elle aura lieu sans, toutefois, s'avancer sur une quelconque date qui, assure-t-il, dépend du président de la République, seul habilité par la Constitution. Il a indiqué, d'autre part, que «plus d'efforts devraient être consentis pour faciliter et encourager l'investissement national».
Posté Le : 25/06/2008
Posté par : sofiane
Ecrit par : B Mokhtaria
Source : www.lequotidien-oran.com