Algérie

"Un scénario aux moult épisodes qui a désarticulé mon pays"


Dans cet ouvrage de 150 pages (éditions El-Amel), l'auteur revient à travers une autobiographie sur les graines de violence semées durant les dernières années du colonialisme et qui vont éclore dans une Algérie indépendante, avant de donner le fruit amer que le peuple continue de goûter encore aujourd'hui.L'apocalypse est le titre du nouvel ouvrage de Rachid Harbi, qui sera bientôt sur les étals. Dans cet opus de 150 pages, déposé chez les éditions El-Amel, et qui sera éventuellement présenté au 24e Sila (Salon international du livre d'Alger 2019), l'auteur revient, à travers une autobiographie, sur les graines de violence semées durant les dernières années du colonialisme et qui vont éclore dans une Algérie indépendante, avant de donner le fruit amer que le peuple continue de goûter encore aujourd'hui.
Dans son nouveau roman, l'auteur qui s'est déjà distingué avec son brûlot Vérité sur l'incarcération des cadres gestionnaires, dont il avait fait partie au début des années 90 sous le règne de l'ex-Premier ministre Ahmed Ouyahia, nous replonge cette fois dans ses années d'enfance, pleine de misères et de douleurs qu'il déroule à son lecteur à travers son personnage principal, Kadour.
Dans un exercice d'exorcisme, il relate ainsi les scènes choquantes qui l'ont terrifié dans sa ville natale, à Belcourt, en 1957, en pleine bataille d'Alger. Enfant qu'il fut, il se souvient avoir assisté à l'assassinat d'un précepteur juif, à "la terreur suscitée par les parachutistes aux bérets tricolores, assistés de colonisés sénégalais". Rachid Harbi invite ensuite les lecteurs dans les méandres de toute son enfance, jusqu'à l'âge adulte.
À travers sa vie personnelle, c'est bien entendu la chronologie des événements subis par un peuple meurtri durant la guerre d'indépendance et sa douleur encore vivace aujourd'hui qu'il raconte dans Apocalypse. L'auteur nous plonge ensuite dans l'univers fait d'assassinats politiques, de clanisme et de détournements, d'égocentrisme, de culte de la personnalité, des cadres incarcérés et de l'élimination de tout ce qui réfléchit corruption sous le règne de Ben Bella et de Boumediene, et qui deviennent épidémiques sous Chadli puis encore pandémique durant les vingt dernières années sous Bouteflika qu'il surnomme "le kaiser Moulay".
L'auteur ne boucle pas son histoire sans évoquer le réveil du peuple en février dernier et l'élan soutenu de cette jeunesse radieuse, consciente, géniale qui interpelle tout un chacun. "La déraison fut leur fort et l'amour de la patrie fut leur faiblesse", affirme-t-il en dressant le portrait moral de ces hauts commis de l'Etat aux tempéraments, ambitions et desseins inavoués qui ont, écrit-il, "prostitué leur âme au détriment d'un peuple longtemps ahuri".
Une fois adulte, l'enfant de Belcourt, dépité par tous ces torrents tumultueux, dénonce "la lâcheté immonde exercée par ces hauts commis de l'Etat". "En résumé, voici le scénario aux moult épisodes qui a désarticulé mon pays", dira l'auteur au sujet de ce nouveau-né qui exprime la tumultueuse histoire de son pays. Rachid Harbi est aussi l'auteur de Chabha, une vie, un espoir, une phobie ; L'irréel, l'autisme (tome 1) : témoignage d'une maman algérienne ; L'autisme (tome 2) : synergie ; Une courtisane aux péripéties à l'eau d'ortie et Vérité sur l'incarcération des cadres gestionnaires au début des années 90.

O. Ghilès
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