Un salon national pour relancer le secteur

C'est parti pour l'organisation d'une autre manifestation économique au niveau de la Chambre de Commerce et d'Industrie «Seybouse» Annaba. Placée sous la conduite de son président Azzedine Djouadi, cette structure se veut être le fer de lance de l'exportation des produits algériens. Telle est l'impression qui se dégage des propos des uns et des autres membres.Chacun affirme qu'il est temps de rappeler à ceux intéressés par les opérations d'importation, que le secteur des exportations hors hydrocarbures est également porteur. Ce que démentent les résultats enregistrés jusqu'ici. Ils le placent au rang des activités marginales de l'Algérie malgré les aides multiformes de l'Etat y compris financières et les ouvertures engagées. Avec presque 7% du volume global des exportations, soit l'équivalent de presque 2 milliards de dollars, l'Algérie se positionne au bas du tableau des exportations à travers le monde. D'où cette volonté des membres de la CCI Annaba d'organiser, courant 2018, un salon de l'exportation pour participer un tant soit peu à la relance économique. Mobiliser les experts et compétences nationaux autour de la problématique du développement des exportations algériennes hors hydrocarbures est l'objectif fixé. La manifestation est appelée à réunir les entreprises exportatrices et celles ambitionnant l'être. Elle interviendra quelques mois après la mise en application du système des licences d'importations mis en vigueur en 2016. C'est ce qu'avait annoncé récemment le ministre du Commerce, Mohamed Benmerradi. Sur sa lancée, il a révélé que les importations devraient atteindre 30 milliards de dollars en 2018 alors qu'elles étaient à 45 milliards de dollars en 2017. Il a, par ailleurs, révélé la mise en place de mesures d'encadrement du commerce extérieur pour protéger la production nationale. Ces nouvelles données ont été prises en compte par les initiateurs du prochain salon de l'exportation des produits hors hydrocarbures de Annaba. «Effectivement, nous nous préparons à organiser le salon national de l'exportation. Il sera fait appel à toutes les entreprises potentielles d'exportation et des services spécialisés comme la Coface, la Cagex, les ports, les banques, les douanes et tous ceux qui gravitent autour de ce secteur. Nous devons mettre de côté les atermoiements et les palabres pour nous engager résolument dans le développement de nos exportations. Nous exploitons mal nos capacités alors que l'Algérie a un fort potentiel d'exportation de ses produits à destination des pays voisins», a affirmé Azzedine Djouadi. D'une certaine manière, Il s'agit d'un appel à destination du ministère du Commerce sur la nécessité d'adopter des processus intégrés de gestion des passages aux frontières. Pour des entrepreneurs de tout temps confrontés à la bureaucratie, développer les exportations impose de simplifier les procédures douanières, mieux maîtriser le secteur des transports intelligents et les nouvelles technologies pour prétendre améliorer la productivité et surtout la bonne qualité des produits destinés à l'export. Pour l'heure, apparemment rien ne se fait dans le domaine de l'accompagnement des exportateurs. Notamment ceux spécialisés dans le commerce des produits alimentaires et intermédiaires ne disposant pas d'équipements et process de production ou encore emballages et conditionnements. Ces questions et bien d'autres encore devraient être abordées au salon des exportations de Annaba. Selon les initiateurs de la manifestation, le programme en élaboration sera riche d'orientation et de sensibilisation à destination des entreprises exportatrices ou qui ambitionnent de le faire. Dans une tentative d'intégrer les marchés et se positionner sur les marchés extérieurs, il est prévu des rencontres entre exposants, hommes d'affaires, chefs d'entreprises et représentants diplomatiques de divers pays accrédités à Alger. Ce qui permettra de mieux présenter, expliquer et apprécier la qualité des produits algériens. Des experts et des universitaires seront également présents pour donner leur vision de l'exportation. Interrogés, des chefs d'entreprises ont estimé que les performances dans les échanges commerciaux revêtent une importance déterminante pour la compétitivité économique. Pour, également, renforcer la coopération internationale avec la mise en place de réseaux de transport performants et adaptés dans un monde en changement.