Algérie

Un roman d'épouvante à la sauce algérienne



Ce jeune auteur de 20 ans signe un deuxième roman, dans lequel il embarque son lecteur dans un univers surnaturel.À seulement 17 ans, Abdelmoaiz Farhi a publié son premier roman À 19h mon amour (éditions Casbah, 2018), alors qu'il était encore lycéen. Aujourd'hui, étudiant en sciences politiques à l'université d'Annaba, cette jeune plume prometteuse revient avec un nouveau roman palpitant, intitulé Fayla (publié chez le même éditeur). L'auteur nous embarque dans un genre peu ou quasiment inexistant dans la littérature algérienne, à savoir l'épouvante. "Chacun de nous vit avec ses propres peurs ; chacun de nous est hanté par une scène vue ou vécue : ce livre aussi est hanté.
En l'entamant, j'ignorais que mes personnages auxquels je me suis beaucoup attaché allaient être confrontés au pire et à l'horreur à l'état pur", mentionne-t-il dans le livre. Visiblement marqué par l'ultime examen pour le passage à l'âge adulte, Abdelmoaiz Farhi nous plonge dans le quotidien d'une bande d'ados en classe terminale. Sami, Ahmed, Linda, Yanis, Wassim et Amir ne se connaissent pas, leur seul point commun : ils intègrent tous le cours particulier du prof de physique, M. Lyamine, dans le quartier "les Combattants" à Constantine.
Ainsi, nous découvrons ces personnalités si diverses, dont chacune possède une approche différente sur le bac : l'élève modèle, le fainéant, le rêveur, l'ambitieux ou celui qui veut réussir pour ses parents... "Si vous avez passé le bac tant mieux pour vous, mais cela ne veut pas dire que vous allez dormir sur vos deux oreilles. Si vous n'avez pas encore passé le bac, j'ai une pensée pour vous", peut-on lire.
Ces lycéens attachants, dont le seul souci est l'obtention du fameux sésame pour l'université, sont loin de se douter qu'ils traverseront une épreuve plus effrayante et angoissante que l'échec au bac. En effet, ils sont tous liés par une personne, une femme du nom de Fayla. Cette femme au destin tragique a traversé des moments difficiles dans sa courte vie, entre un homme violent, perte d'un enfant... Afin d'assouvir sa vengeance, son esprit refait surface vingt ans plus tard, pour s'en prendre à la progéniture de tous ceux qui lui ont causé du tort. Pour atteindre son dessein, la revenante fait appel à ses disciples pour "s'amuser" un peu ; leur but : martyriser ces enfants...
À partir de là, les âmes sensibles auront du mal à finir les 157 pages du roman, en évitant quelques frayeurs ou la chair de poule. Dans ce premier essai, Abdelmoaiz Farhi a réussi son coup, notamment de transmettre le sentiment de peur à son lecteur. Les scènes horrifiantes et gore sont si bien imagées qu'elles apparaissent sous les yeux du lecteur comme dans un mauvais rêve ou devant l'une des adaptations cinématographiques des ?uvres de Stephen King. Ce dernier traverse Fayla comme Jack Nicholson dans les couloirs de l'Overlook Hotel ; un clin d'?il de l'auteur au "maître de l'épouvante".
Outre le côté surnaturel, Abdelmoaiz raconte cette étape importante de la vie d'un ado, en l'occurrence le stress, la pression des parents, les amours et ces cours particuliers coûteux devenus depuis quelques années un véritable "commerce" en Algérie. L'auteur dévoile entre autres son côté mélomane ; le livre est superbement appuyé par des références musicales, non pas celles de Lady Gaga mais par des chanteurs à textes, tels que Ferré et Brel. Passionnés de sensations fortes et de montée d'adrénaline : Fayla est absolument à lire pour jeunes et adultes.

Hana M.


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