Algérie

Un retour «sans déboires» des Algériens de l'autre rive



La présence de l'ambassadeur d'Algérie à Paris au 3e forum de Reage a donné à l'événement une dimension politique dont les conférenciers avaient besoin pour tenter de recadrer une économie que le gouvernement garde disloquée. Le message le plus politique a été d'ailleurs sans conteste transmis par Missoum Sbih. Il avait tenu en effet dès l'ouverture des travaux à faire une mise au point aux entreprises françaises qui se sont permises de reprocher à «l'Algérie de faire fausse route» en adoptant la LFC pour 2009. (Voir le Quotidien d'Oran du dimanche 8 novembre 2009).

 Si les animateurs de Reage n'ont pas brillé par le sens de l'organisation qui leur a terriblement manqué à cette manifestation, ils ont réussi à poser, dans ce rendez-vous parisien, des problématiques importantes mais surtout préoccupantes de par leur évolution controversée. Il s'agit des ressources humaines «Quelles politiques pour les RH en Algérie», la santé «L'industrie pharmaceutique en Algérie: un axe stratégique», des TIC «Les contenus numériques en Algérie», de l'agroalimentaire «Quels positionnements en Europe pour les produits Origine Algérie», du juridique «Le marché de la construction en Algérie» et enfin de l'énergie «Quel mixe pour la production de l'électricité en Algérie ?». Le tout soutenu par une plénière avec pour thème «Nouvelle politique des IDE en Algérie».

 Le village PME qui a été monté au siège de l'ESCP Europe situé dans le 11e arrondissement a permis à de jeunes diplômés de s'entretenir avec des responsables sur d'éventuels possibilités d'emploi «ici ou là-bas». On y a vu aussi des stands de grandes entreprises nationales et internationales comme Algérie Poste, Saïdal, Nedjma, KPMF, Aigle Azur, BP, Schlumberger, Alstom, Lafarge et autres Heinkel et Rouiba. «Ce sont près de 150 jeunes - tous bénévoles - qui préparent ce forum depuis septembre 2008, vous savez, ce n'est pas facile», nous a dit le président de Reage, Fetah Ouazzani, qui s'était lui-même éparpillé à travers diverses tâches.

 Interrogé en marge des travaux sur l'éventuel retour des cadres algériens, l'ambassadeur d'Algérie à Paris dira «que ces cadres sachent que le chef de l'Etat a solennellement souhaité leur retour. Retour qui devrait se faire dans des conditions telles qu'il puisse être organisé, que ce soit un cadre élaboré, éviter d'exposer les candidats au retour à des déboires, à des difficultés voire à des frustrations.» Sbih recommande «donc, ça implique que l'on prépare soigneusement ce retour, que l'on établisse des mécanismes de liaison et de coordination avec, d'une part, l'ambassade et d'autre part les ministères intéressés». Le président du FCE, pour sa part, nous a répondu sur le même sujet que «nos frères manifestent leur souhait de nous aider, je leur fait le reproche de rester dans leur rôle de consultant, je voudrais qu'ils s'impliquent à travers une politique de proximité qu'ils doivent initier parce qu'il n'est pas normal que le pays ne puisse pas tirer profit de ses compétences à l'étranger». Aux yeux de Hamiani, «il existe deux éléments importants structurant ces échanges s'ils arrivent à être établis: le premier est l'existence de ressources humaines dans Reage qui sont de formation française, qui sont des cadres, qui ont de l'expertise et qui ont le savoir-faire. Le 2ème élément est cette nécessité de la diversification de notre production, il est donc naturel de profiter des ressources qu'ils constituent et du pouvoir d'achat du pays pour constituer un partenariat national. Nos compétences peuvent être ce trait d'union pour nos exportations, notre consommation et l'implantation de nos entreprises en France.»

 Ceci étant souligné, au détour d'une discussion sur le secteur bancaire, le président du FCE regrettera l'inexistence de succursales pour le transfert de l'argent des émigrés. A cet effet, il lâche «il y a deux scandales chez nous, le change qui se fait à Port Saïd dans des conditions détestables et l'envoi par nos émigrés d'argent en utilisant des canaux parallèles ou étrangers à des taux prohibitifs. Incongruité juridique, la Banque d'Algérie ne permet pas l'installation de succursales dans d'autres pays. Alors comment peut-on encourager l'exportation sans structures bancaires établies dans les pays visés ?»

 Missoum Sbih a tenu à rappeler à la presse qui l'a abordé en marge du forum de Reage que «je crois qu'aujourd'hui, tout le monde a bien compris l'esprit dans lequel le gouvernement algérien a pris un certain nombre de mesures et les gens vont tout à fait s'accommoder dans ce cadre-là. Et je crois que sur ce plan-là, en dépassant légèrement les étapes qui sont inévitables, les choses rentreront dans l'ordre très bientôt.» Il estimera par ailleurs au sujet de l'intervention du chef de la mission française à Alger que «le représentant de la mission économique française a fait son travail. Il a exposé tous les avantages que pouvaient procurer les entreprises françaises à l'économie algérienne, il l'a fait à sa manière, il faut le respecter.»




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