Algérie

«Un retour à l'Etat de droit permettra l'expression des opinions»



Enfin un membre du gouvernement qui reconnaît les lourdes conséquences de l'état d'urgence, instauré depuis février 1992, sur les libertés d'expression et les opinions en Algérie. Il s'agit là d'un aveu de taille que d'autres membres du gouvernement, en particulier Daho Ould Kablia, ministre de l'Intérieur, et Noureddine Yazid Zerhouni, vice-Premier ministre, n'ont pas eu le courage ou la volonté de faire avant lui. Tour à  tour, ces derniers ont rejeté même l'idée de mettre fin à  l'état d'urgence. Le 2 février dernier, soit 24 heures avant la réunion du Conseil des ministres qui a reconnu la légitimité de la revendication de l'opposition, M. Zerhouni avait affirmé que «l'état d'urgence n'a jamais été utilisé pour restreindre les libertés». Il a été désavoué le lendemain (3 février dernier) par le président Bouteflika qui a chargé le gouvernement de préparer les mesures nécessaires pour la levée de l'état d'urgence.
Celle-ci devrait intervenir, selon M. Medelci, «dans les prochains jours». «Prochainement, on en parlera au passé, mais je dis bien que la levée de l'état d'urgence interviendra dans les jours prochains», a-t-il insisté. Et d'ajouter : «Les mesures exceptionnelles, prévues par l'état d'urgence qui permet au ministre de l'Intérieur et aux walis de prendre des dispositions, pourront àªtre levées».
Le chef de la diplomatie algérienne rappelle, dans ce sens, que la lutte contre le terrorisme «se poursuivra». «Le gouvernement algérien, sous la conduite du président Bouteflika, a ramené la paix mais n'a jamais baissé la garde contre le terrorisme», estime-t-il.
30 000 policiers pour contrer
«Un mouvement minoritaire»
S'exprimant sur les dernières protestations en Algérie, notamment les deux dernières marches interdites par la police, M. Medelci juge que les organisateurs de ces actions «sont des mouvements minoritaires». «D'élection en élection, ces minorités n'ont pas amélioré leurs scores. Et je suppose que de marche en marche, elles ne feront pas mieux», a-t-il dit. Pour ces «mouvements minoritaires», les autorités ont mobilisé une armada de 30 000 policiers pour empêcher leurs marches. C'est le cas notamment pour la marche du 12 février dernier à  laquelle a appelé la Coordination nationale pour le changement et la démocratie.
Mais malgré le quadrillage de la capitale, des milliers de manifestants (entre 2000 et 3000, selon les organisateurs) se sont rassemblés sur la place du 1er Mai. Selon le ministre, «les islamistes également ont montré leurs limites» dans le pays. Il n'exclut pas toutefois l'existence d'«une crainte de voir le mouvement islamiste essayer de réinvestir la rue». «Rien n'est exclu, il faut rester vigilant. Et cette vigilance, nous l'appliquons au quotidien», a-t-il conclu.                         
 


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