Algérie

Un responsable de Sonelgaz s'attaque au tabou du prix de l'électricité en Algérie



Un responsable de Sonelgaz s'attaque au tabou du prix de l'électricité en Algérie
La sonnette d'alarme est tirée. La consommation de l'électricité connait une dérive « incontrôlable », et « ça ne peut pas continuer comme ça », plaide M. Abdelaali Badache, PDG d'Opérateur système Electrique, filiale de la compagnie publique algérienne Sonelgaz. Pour lui, les efforts de l'Etat en matière d'investissements, 20 milliards de dollars sur les cinq prochaines années, doivent impérativement être accompagnées d'autres actuions, sur difféents leveiers, pour maitriser la consommation.
Un haut responsable de Sonelgaz a brisé, dimanche, le tabou de la subvention de l'électricité en Algérie, appelant à une révision de la tarification. C'est « une option » à envisager, car la situation devient « incontrôlable », a déclaré M. Abdelaali Badache, PDG d'Opérateur système Electrique, filiale de la compagnie publique algérienne Sonelgaz. Il a appelé à utiliser tous les leviers pour maitriser la consommation, qui devient « incontrôlable », car « on ne peut pas continuer comme ça ».
Intervenant au cours d'une émission de radio, M. Badache a déclaré qu'« on doit prendre des mesures. On ne peut pas laisser la demande augmenter de manière incontrôlée ». Soulignant que l'augmentation de la demande est surtout le fait de la consommation domestique, il a prôné le recours à « plusieurs leviers », comme la réalisation de logements à faible consommation d'énergie, mais il faut aussi « discipliner la demande » en « agissant sur la tarification ». « C'est une option, « on ne peut pas continuer comme ça », a-t-il affirmé, notant qu'à défaut, « il faudra ajourer encore plus de subventions ».
L'Algérie vit « une période de mutation de la consommation », a déclaré M. Badache. Un spécialiste de l'énergie, professeur à l'école polytechnique d'Alger, a relevé que l'augmentation de la consommation d'électricité en Algérie n'a pas de corrélation avec la production industrielle, contrairement à ce qui se passe dans les pays émergents, où la consommation de l'énergie est directement liée à la croissance.
M. Badache a indiqué que Sonelgaz investira vingt milliards de dollars durant les cinq prochaines années, dont douze milliards destinés à la production alors que le reste sera consacré au transport et à la distribution d'énergie. Ceci inclut la construction de dix centrales, dont deux seront opérationnelles en 2013.
Au total, il faudra construire, en cinq ans, l'équivalent de ce qui a été réalisé depuis cinquante ans, a-t-il dit, soit une capacité de production supplémentaire de 12.000 mégawatts, uniquement pour répondre à la nouvelle demande. Au total, Sonelgaz réalise 300.000 nouveaux branchements par an, a-t-il indiqué.
Le pic de consommation a augmenté de 18%
En 2013, Sonelgaz table sur une augmentation de la consommation de 16%. Entre 2011 et 2012, le pic de consommation a augmenté de 18%, a-t-il dit. Fin janvier-début février 2013, un nouveau pic sera atteint, et il frôlera cette fois-ci les 10.000 mégawatts (9.900 mégawatts), a-t-il indiqué, ajoutant que Sonelgaz dispose des capacités de production pour répondre à la demande, « sauf incident majeur ». Il s'est cependant montré prudent, ne pouvant garantir que les problèmes de l'hiver 2012 ne se répèteront pas. Les ruptures sont le fait d'incidents, a-t-il rappelé.
M. Badache a toutefois promis que les problèmes enregistrés dans les sud-est du pays, avec des coupures répétées qui ont donné lieu à des émeutes, ne se répèteront pas en 2013. Une nouvelle centrale, celle Koudiet Draouche, entrera en production, mais il faudra aussi revoir l'architecture du réseau et le schéma de distribution dans toute la région, a-t-il dit.
Lors de sa nomination en septembre, le nouveau premier ministre Abdelmalek Sellal avait fixé l'amélioration du service public comme une des priorités de son gouvernement. M. Sellal a toutefois une révision du prix de l'électricité dans l'immédiat.
Par ailleurs, M. Badache a déclaré que les énergies renouvelables « ne peuvent pas remplacer » les sources traditionnelles d'énergie à un horizon raisonnable.
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