Algérie

Un réseau harmonieux de transports en commun


Un réseau harmonieux de transports en commun
La Symbol, voiture de l'Algérien moyen...«Celui qui croit qu'une croissance infinie peut continuer indéfiniment dans un monde fini est un fou ou un économiste.» Kenneth BouldingLe Premier ministre Abdelmalek Sellal, en présence du ministre de l'Industrie Abdessalem Bouchouareb qui a hérité de ce projet, a inauguré avec deux ministres français Laurent Fabius chargé de la promotion du savoir-faire français à l'étranger et son collègue de l'Economie, Emmanuel Macron, l'usine d'assemblage de voitures lundi dernier à Oran. Le taux d'intégration faible de 17% va monter en puissance les prochaines années pour créer de la richesse in situ. La «Renault Symbol» sera produite à 25.000 exemplaires par an avant de passer à 75.000 en 2019. Le marché intérieur algérien est le deuxième plus grand d'Afrique avec plus de 500.000 véhicules importés chaque année.Enfin, après 52 ans d'indépendance, l'Algérie a une usine de montage de voitures! Faut-il s'en réjouir' Non si on sait que dans les années soixante une usine de montage Caral existait. Nous savions donc faire un montage. Oui, si on a le nationalisme à la boutonnière; si pour une fois on concrétise une Arlésienne que les différents gouvernements n'ont pas pu concrétiser. Tout en nuançant cette réelle avancée, il nous faut avoir à l'esprit que la voiture est en train de faire sa mue pour s'adapter aux changements climatiques de par le monde (consommation minimale, véhicule hybride, carburants alternatifs). A l'évidence il ne faut pas s'arrêter là, ce début de réindustrialisation, doit être stimulé par d'autres percées dans tous les domaines de la création de richesse aussi modestes soient-elles.Les tentatives pour la production de voitures en AlgérieSouvenons-nous de l'usine de montage de R4 dans les années 1960 du siècle dernier. Souvenons-nous de l'Arlésienne de la voiture «Fatia» avec les Italiens à Tiaret dans les années 1980. Depuis, L'Algérie importe de plus en plus de voitures 568.610 véhicules en 2012 contre 390.140 véhicules en 2011. La facture des importations a été de 514,43 milliards de DA en 2012 (6,9 milliards de dollars). Les ventes ont diminué en 2013 de 20%. Le groupe Renault Algérie demeure leader du marché avec plus de 113.000 véhicules vendus et les 25.000 véhicules de l'usine d'Oran représentent à peine 20% de ce que vend Renault en Algérie. Il y a un an, jour pour jour, on annonçait que l'entreprise publique automobile chinoise Faw construirait une usine d'assemblage de véhicules en Algérie, en partenariat avec l'entreprise privée algérienne Arcofina.La nouvelle usine, dont le site n'a pas encore été établi, devrait produire 10.000 véhicules de tourisme par an. «C'est une chance qu'en Algérie il y ait deux constructeurs qui s'installent en même temps», a estimé M.Rahim, en allusion à Renault, qui a lancé en septembre la construction d'une usine d'assemblage de voitures de tourisme dans la région ouest d'Oran. Créée en 1953, Faw est une entreprise étatique chinoise spécialisée dans la construction automobile. Elle emploie plus de 130.000 employés à travers le monde pour la production de véhicules de tourisme, de camions et de bus. En 2012, elle a réalisé un chiffre d'affaires de plus de 61 milliards de dollars (45 milliards d'euros), supérieur à celui de Renault (41 milliards d'euros)La réalité du marché de l'automobile dans le mondeL'automobile, synonyme hier de liberté, de progrès social et moteur de la croissance économique, est aujourd'hui sur le banc des accusés. Doit-elle disparaître ou doit-elle muer pour la rendre compatible avec les nouvelles exigences de demain' La voiture électrique sera-t-elle la solution' Des innovations sont capables de faire avancer l'automobile vers la voie d'une consommation et d'une pollution réduites. Motorisations essence, diesel, hybrides, électriques, piles à combustible. Cependant, l'évolution des comportements d'achat doit être assumée au lieu d'être subie. (1)Il y aurait actuellement 1 milliard de voitures. Les automobiles sont à l'origine de 20% des émissions totales de dioxyde de carbone (CO2) en Europe, principal gaz à effet de serre responsable du réchauffement de la planète. Pour rappel, en 1995, l'UE s'était fixé l'objectif ambitieux de réduire les émissions de CO2 provenant des voitures pour le faire passer à 120 grammes par kilomètre (g/km) d'ici 2012 dans le cadre de la lutte contre le changement climatique. Ce seuil équivaut à une consommation de carburant de 4,5 litres / 100 km pour les voitures diesel et 5 litres / 100 km pour les voitures essence. Les constructeurs dépassant leurs limites d'émission de CO2 seront soumis à des pénalités financières. (1)Les amendes seraient progressivement introduites sur une période de quatre ans après l'entrée en vigueur de la législation, en commençant par 20 euros par gramme de CO2 pour chaque émission par voiture supérieure à l'objectif de 2012, puis augmentant à 35 euros en 2013, 60 euros en 2014 et enfin, 95 euros en 2015. Selon une évaluation de l'impact de la Commission, les nouvelles règles entraîneraient une hausse moyenne du prix des voitures de 1300 euros, mais cela serait compensé par les économies de carburants d'environ 2700 euros tout au long de la durée de vie de l'automobile.Fin 2007, une nouvelle législation signée par le président Bush sur l'énergie est approuvée par le Congrès américain. Elle vise à diminuer la consommation des voitures américaines et donc les émissions de CO2. Ainsi, il est prévu que les constructeurs automobiles diminuent de 40% la consommation moyenne des véhicules pour que la nouvelle norme s'établisse autour de 6,75 litres par 100 km à l'horizon 2020.Face aux mutations mondiales, quel avenir pour l'usine Renault Algérie'Il y a quelques années, il y avait 30 millions de voitures pour 1,3 milliard d'individus. Soit une voiture pour 45 personnes, à comparer aux 270 millions de voitures pour 300 millions aux Etats-Unis, soit 9 voitures pour dix personnes.«En hausse de 52% l'an dernier, le marché chinois est devenu le premier de la planète, devant celui des Etats-Unis.(...) On raconte que lors du 8e congrès du Parti, en 1956, Mao avait lancé: «Nous savons désormais fabriquer des autocars et des avions. Il nous faut maintenant une voiture chinoise.» Deux ans plus tard, la première Dongfeng, opportunément appelée «Vent d'Est», sortait d'usine. La Chine restera pourtant jusqu'au début des années 1990 le «royaume du vélo». (2)Du point de vue de l'innovation, General Motors avait annoncé, en mars 2009, que la Chevrolet Volt, une berline hybride rechargeable lancée début 2011, consommera seulement 1,02 litre aux 100 km, soit près de quatre fois moins que l'actuelle Toyota Prius, On annonce aussi que Peugeot-Citroën aurait mis au point un moteur qui consomme à peine 2 litres d'essence aux 100 km, Mieux, un jeune ingénieur sorti de l'Ecole polytechnique d'Alger est à la base de la conception du moteur Renault de 1,1 litre aux 100km. Ce moteur a été présenté récemment au Salon de l'automobile en septembre à Paris...Pour le professeur Abderrahmane Mebtoul, la nouvelle usine Renault Algérie sous le nom«Renault Symbol», des véhicules destinés au marché intérieur algérien, le deuxième plus grand d'Afrique avec plus de 400.000 véhicules importés chaque année, détenue à 51% par l'Etat algérien et 49% par le constructeur français, dans des pays comme la Malaisie, la Chine et l'Inde, les productions sont gérées par des sociétés locales, mais avec l'appui de grands groupes étrangers. De toute évidence, les usines qui se maintiendront sur chaque pays seront les plus compétitives, les priorités des dirigeants des constructeurs automobiles étant technologie et innovation (robotisation). Nous assisterons entre 2015 et 2020 à des perspectives technologiques futures, tenant compte du nouveau défi écologique (voitures hybrides, électriques) et du nouveau modèle de consommation énergétique qui se met lentement en place.» (2)Quelques indications d'une stratégie des transports en Algérie«Le rétablissement du crédit à la consommation prévu pour 2015 permettra-t-il de dynamiser les achats' s'interroge le professeur Mebtoul. Le deuxième constat est que, faute d'unités industrielles spécialisées, la plus grande part des pièces de rechange est importée. L'Algérie allant vers l'épuisement de pétrole en 2025, de gaz en 2030, ces voitures fonctionneront-elles à l'essence, au diesel, au GPL, au GNW (pour les tracteurs, camions, bus), ou seront-elles hybrides ou solaires, avec la révolution technologique qui s'annonce' Le professeur Mebtoul pose la question essentielle qui est celle de la vérité des prix de l'énergie. «Quel sera le prix de cession écrit-il de ces carburants et la stratégie des réseaux de distribution pour s'adapter à ces mutations technologiques'» (2)Dans cette perspective dynamique, d'adaptation à ces mutations, les réponses apportées doivent favoriser les pôles d'activité compétitifs et dynamiques, d'autant plus que l'Algérie, face aux nouvelles mutations énergétiques mondiales, doit penser d'ores et déjà à la transition énergétique avec l'épuisement de ses ressources d'hydrocarbures traditionnels à l'horizon 2030. Le projet de Renault en Algérie, et d'ailleurs de tout autre projet restructurant, doit permettre d'accroître la valeur ajoutée interne et créer des emplois productifs et non des emplois/rentes, face à la concurrence internationale. (...)» (2)Abderrahmane Mebtoul recommande «L'Algérie doit privilégier ses intérêts propres et tisser également des co-partenariats avec d'autres pays. Le défi de l'Algérie est la nécessaire adaptation aux nouvelles mutations mondiales en réhabilitant l'entreprise publique, privée locale et internationale en lui enlevant toutes les contraintes d'environnement dont la bureaucratie paralysante, et son fondement, l'économie de la connaissance. Il s'agit de dédiaboliser tant le privé local qu'international en assouplissant la règle des 49/51% pour les segments non stratégiques.» (2)Devant l'insuffisance des moyens de transports en termes de densification, notamment dans les grandes villes, chacun se débrouille comme il peut. De plus, comme il n'y a pas de réglementation, on importe des voitures qui pour une grande part dépassent les 150g de CO2 au km, ces voitures se vendent de moins en moins ailleurs. C'est environ 20% d'essence consommé en plus! Pis encore, du fait qu'il n'y a pas de stratégie, le sirghaz (mélange de C3-CA) ne se vend pas car son prix est proche de celui du gasoil. Au vu de ce qui se passe ailleurs, on se prend à rêver de ce que l'on pourrait faire chez nous pour encourager les voitures qui consomment moins de 150g de CO2/km. En s'alignant sur l'Europe (120g de CO2/km) on gagne 25% d'énergieDe plus, on peut faire des économies d'énergie en pensant d'une façon hardie la ville et faire en sorte que les Algériens ne soient pas obligés de prendre leur voiture (taux d'occupation de la voiture 25% par le conducteur) pour aller travailler. Les pistes sont nombreuses. Seule une stratégie d'ensemble permettant d'utiliser les ressources pétrolières au service du développement durable dans le cadre d'une transition énergétique qui touche non seulement les économies d'énergie, le recours aux énergies vertes, mais aussi l'imagination pour des villes écologiques, nous sortira de l'ornière. Dans ce cadre la formation à l'école, et à l'université est importante. La recherche c'est aussi les voitures avec des carburants alternatifs biomasse alcool de dattes, comme au Brésil. On aurait voulu pour notre part qu'à la place du GPS installé sur la voiture on installe le GPL, mais apparemment, ce n'était pas prévu dans le cahier des charges initial...On se prend à rêver qu'en Algérie on puisse un jour recharger sa voiture dans son garage avec une prise en gaz naturel. On se prend à rêver aussi de ne pas utiliser nos voitures si le réseau de transport en commun, public ou privé permet à chacun de laisser sa voiture au garage. Nous perdons dans les deux heures d'embouteillage à Alger, 1 litre d'essence par véhicule soit pour les au moins 50.000 véhicules (sur les 3 millions de voitures que compte Alger) concernés par les embouteillages l'équivalent de 50 tonnes d'essence ou de gasoil. Au cours international c'est 50.000 dollars / jour, soit encore près de 20 millions de dollars de quoi améliorer considérablement le réseau de transport et diminuer la pollution en réinventant de nouveaux espaces en décentralisant, en déconcentrant.A ce titre, une organisation des transports et de la vie intra-muros devrait prendre en charge l'aspect écologique. Nous aurons besoin de plus en plus de bicyclettes en utilisation libre. Cette vision nouvelle des grandes villes doit faire preuve d'audace. Comment en effet penser la ville' Optimiser les transports, réduire la pollution C'est à notre portée, cela permettrait de diminuer la pression sur les carburants classiques essence et gasoil. De plus, seule une politique pragmatique et expliquée pédagogiquement aux citoyens permettrait de comprendre qu'il n'est plus possible de continuer avec un gasoil soit à 13 DA, une essence à 22 DA le litre, ce qui oblige l'Algérie à importer pour plus de 3,5 milliards de dollars permettrait de donner une perspective au développement durable et à la nécessité impérieuse de préserver ce qui reste de ressources pour les générations futures Essayons de trouver notre propre chemin au lieu de toujours être à la traîne des autres. Au moment où de par le monde on revient à une dimension écologique, nous en Algérie nous rentrons dans le territoire de l'addiction à l'éphémère. Etant toujours les victimes consentantes du marché, nous sommes les esclaves de l'obsolescence programmée. La durée de vie d'un portable est de deux ans, d'un chauffe-eau de 4 ans. Nous ne savons pas donner une seconde vie aux choses. Quand je vois les chaînes d'Algériens pour aller voir la Symbol à la Grande-Poste, je me dis que le logiciel de la soumission intellectuelle sociale et existentielle à la doxa occidentale est toujours d'actualité. Qu'adviendra-t-il de nous quand nous n'aurons plus de barils de pétrole pour subvenir à chez nous à l'accessoire' Plus que jamais la ressource pétrolière et gazière devrait être investie pour nous permettre de sortir dans une fenêtre de dix ans de la rente. Nous devons le faire. Nous le ferons.1. C.E. Chitour http://www.notre-planete.info/actualites/actu_3652_voiture_addiction.php 13 février 2013,2. A.Mebtoul http://www.lequotidien-oran.com/index.php'news=5205796


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