Un rendez-vous avec l'art

L’initiative de cette exploration revient à l’équipe de recherche Reality Lab. Celle-ci  a imaginé une utilisation nouvelle des matériaux. En 2008, le Reality Lab rencontre le scientifique Juan Mitani. Il découvre son travail sur la modélisation de formes géométriques assisté par ordinateur. Inspirée par ce logiciel développé pour créer des objets tridimensionnels à partir d’une feuille de plane, l’équipe explore cet univers.
La ligne «132 5 Issey Miyake»  à la jonction de l’art et du vêtement est alors créée. «Une seule pièce de tissu pliée en carré. Si l’on attrape le haut du carré replié et que l’on tire à la verticale, la forme tridimensionnelle du tissu apparaît.
Le volume produit par l’ouverture des plis est sculptural, composé d’angles aigus et de triangles.» La nouvelle ligne en question se décline sous la forme de dix patrons et s’articule autour de dix patrons de base, s’articulant ensuite en robes, blouses, boléros, en jupes ou encore en sacs aux formes géométriques et abstraites, faites d’un seul tenant à partir de combinaisons de pièces de même forme à différentes échelles. Sur du cuivré ou du noir, des feuilles d’aluminium sont pressées à chaud, créant des reflets métalliques en vert ou bleu sur ces textiles doux dont les pliures sont permanentes. La première étape consiste en le tracé  des formes tridimensionnelles digitales en utilisant le logiciel de modélisation.
Par  la suite, à partir de ces tracés, l’équipe réalise des formes 3D en papier qui lui permettent d’étudier les façons de plier ces volumes pour les ramener à une surface plane. Afin de replier parfaitement les formes 3D en des formes parfaitement plates, il est nécessaire d’y intégrer des lignes de pliure et des lignes de coupe, qui ne sont pas incluses dans le modèle de départ. Chacun des chiffres a une signification particulière.
Le 1 est une référence à une pièce unique de tissu, alors que le 3 se rapporte à la forme tridimensionnelle.
Le 2 évoque le fait qu’une pièce 3D de tissu est pliée suivant une forme tridimensionnelle et le 5 se réfère à la dimension temporelle du vêtement, à la métamorphose des formes pliées en vêtements lorsqu’elles sont portées.