Un rempart contre l'oubli et l'amnésie

Vendredi 8 juin 2012, le Centre culturel d'Ahl El Ksar a connu un événement exceptionnel sans précédent.
En effet, dès sept heures du matin, des dizaines de citoyens limitrophes affluent vers At Leqser. C'est la première fois que les portes du centre sont grandes ouvertes à un groupe de jeunes inhabitués des lieux, qui s'activent. Ces derniers y opèrent un grand nettoyage. Dans le même temps, un autre groupe procède à une collecte de mobilier pour équiper la salle de réunion où doit se tenir la rencontre. Dans la salle bondée, il n'y avait ni affiche, ni banderole, ni slogan. Mais la bonne humeur et la joie étaient au rendez-vous. Avec l'affluence, la salle de réunion s'est avérée trop exiguë pour contenir autant de monde.A neuf heures, M.Manas Ali, modérateur de la réunion, dévoile à l'assistance l'ordre du jour. La naissance de l'association culturelle dénommée «Inaga», qui veut dire «Témoins» est annoncée. Saâdi Kaci en est le président. Universitaire et poète, Saâd Kaci est un militant impénitent de la cause amazighe.
Un moment inoubliable pour l'assistance qui s'est levée, applaudissant à tout rompre le nouveau-né dans une euphorie générale. Dans la foulée, le président de l'association Inagan a demandé à l'assistance d'observer une minute de silence en hommage aux martyrs de la guerre de Libération et de la démocratie (Tafsut Imazighen, tragédie nationale, etc.). Après la grande émotion suscitée, le président de l'association remercie l'assistance pour son adhésion totale à cette initiative mais aussi pour sa disponibilité. Il rendra également un hommage particulier aux hommes et femmes de culture de la région d'At Leqser. Il expliquera, dans son intervention que l'objectif premier de l'association est la mise en valeur, la promotion et la sauvegarde du patrimoine «matériel et immatériel» de la région d'At Leqser avec ses deux communes notamment Ahl El Ksar et Ouled Rached.
L'association se veut un témoin pour la culture, un cadre de sauvegarde d'une mémoire collective et sociétale, un outil de lutte contre le marasme qui règne en maître absolu dans la région. Pour atteindre cet idéal, un appel a été lancé en direction des citoyens pour une adhésion massive. A ce propos, la liste des adhésions est ouverte.
Cette campagne d'adhésion vise particulièrement les milliers d'étudiants natifs de la région, disséminés à travers les universités du pays. Même ceux qui poursuivent leurs études à l'étranger sont concernés.
«L'association culturelle Inagan ambitionne de constituer un rempart contre l'oubli, l'amnésie. Un véritable vecteur d'expression et de solidarité entre les enfants de même patelin frappés par la politique du laisser-aller tous azimuts et livrés aux aléas des apprentis sorciers.»