Algérie

Un remède pour les crises chroniques


Lait en sachet et pomme de terre. Deux groupes de mots qui traumatisent les Algériens. En effet, depuis des années, le pays vit au rythme de ces deux aliments. Les problèmes ont été identifiés, des plans ont été mis en place pour les solutionner, les spéculateurs ont été emprisonnés sans que cela ne vienne régler définitivement le problème. D'ailleurs, il se pose ardemment depuis quelques mois, ce qui a coûté son poste au précédent ministre de l'Agriculture, Abdelhamid Hamdani. Il a été remplacé au pied levé, le 11 novembre dernier, par Mohamed Abdelhafid Henni. Ce dernier s'est donné comme principal objectif de trouver un remède pour ces «crises chroniques». Où en est-il avec ce défi, à la veille du mois sacré du Ramadhan' Jeudi dernier, il a été auditionné par le Conseil de la nation lors d'une plénière consacrée aux questions orales, présidée par Salah Goudjil. Le ministre a ainsi annoncé que son département ministériel oeuvrait à la création d'une carte pour la distribution du lait en sachet subventionné. «Cela afin de réduire les distances et d'assurer la livraison de cette substance à tout un chacun», a-t-il soutenu. «Le secteur examine, également, la possibilité d'intégrer le plus grand nombre de laiteries dans ce plan, en fonction des quantités disponibles de matière première», a-t-il ajouté. Le ministre de l'Agriculture a également rappelé que l'Etat est en train de soutenir de façon significative les producteurs de lait frais. «L'Etat apporte un soutien annuel à la production locale de lait frais, de plus de 18 milliards de DA», a-t-il précisé. «Ces subventions subvention comprennent principalement celles destinées aux éleveurs de vaches laitières (12 DA), les collecteurs de lait (5 DA) et les laiteries (4 DA)», a-t-il expliqué. «S'ajoute à cela une série d'incitations au profit des éleveurs de vaches laitières, dont une subvention de 60 000 DA pour chaque nouvelle naissance de vaches laitières, tout en assurant une couverture vétérinaire et une vaccination gratuite contre la fièvre aphteuse», poursuit le ministre. Le secteur agricole oeuvre également au renforcement des investissements dans la filière lait, en octroyant le foncier agricole et en développant la production locale de fourrage destiné à l'alimentation du bétail et à l'élevage des vaches. «Ces incitations s'inscrivent dans le cadre de la stratégie du secteur, visant à promouvoir cette filière stratégique et comprennent plusieurs mesures, dont l'importation de vaches laitières pour encourager la production locale de lait frais et la réduction de la facture d'importation de la poudre de lait», a-t-il attesté, non sans rappeler que la facture de l'importation de poudre de lait est estimée à plus de 800 millions USD annuellement. Henni estime que la stratégie adoptée par le gouvernement permettra de réduire cette lourde facture tout en assurant une meilleure disponibilité aux consommateurs. Une stratégie ambitieuse qui doit porter ses fruits à long terme. Mais qu'en est-il du mois sacré du Ramahan' Les «ajustements» de Henni permettront-il aux Algériens de ne plus être obligés de faire le parcours du combattant pour ce fameux lait en sachet' La même question se pose pour la pomme de terre dont les prix ont connu une nouvelle flambée ces derniers jours. Là, le ministère de l'Agriculture et du Développement rural a réagi immédiatement. Il lancera une opération de déstockage de 15 000 tonnes de pomme de terre de consommation, dès la semaine prochaine, afin de stabiliser le prix de ce produit. «Cette mesure de déstockage vise à stabiliser le prix de ce produit de première nécessité, qui a connu récemment une hausse sensible malgré une production suffisante», a t-il assuré. Selon le ministère, le prix de revient du kilogramme de pomme de terre ne dépasse pas les 40 DA, selon la mercuriale des produits agricoles, établie par les professionnels de la filière.Ainsi, l'opération de déstockage va permettre d'alimenter les points de vente de proximité en attendant l'arrivée sur le marché de la récolte de saison dès la fin du mois en cours. On peut donc espérer avoir la «patate» pour le Ramadhan. Enfin, si les spéculateurs ne passent pas par là...
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