Algérie

"Un rejet franc et un verdict sans appel"


Le Parti des travailleurs soutient que "pour reconstruire le pays à travers une issue conforme à la démocratie" il faut passer par "la réunion d'une Assemblée constituante nationale souveraine."Si l'abstention historique de 76,3% obtenue lors du référendum constitutionnel, qui a eu lieu le 1er novembre dernier, a surpris plus d'un, c'est loin d'être le cas du Parti des travailleurs (PT), dirigé par Louisa Hanoune. Dans une longue déclaration rendue publique hier, le secrétariat permanent du parti décrypte les raisons qui ont amené les Algériens, dans leur majorité, a boycotté le référendum sur la Constitution dans sa nouvelle version.
"C'est un rejet franc, un verdict sans appel qui a jailli des profondeurs du pays sur l'ensemble du territoire national contre le système en place, responsable de la faillite généralisée, contre ses politiques et institutions, réaffirmant l'exigence de son départ", lit-on dans le communiqué du PT qui affirment que "le référendum constitutionnel a eu lieu dans des conditions des plus étranges". Le parti estime dans ce sens que "par-delà la nature de ce scrutin, de la signification de ses résultats, les problèmes demeurent entiers et sont exacerbés par le climat politique lourd d'incertitudes".
Aussi, il évoque "la gestion chaotique de la crise sanitaire de la Covid-19" qui, à leur avis, a provoqué "un effondrement social et économique sans précédent". Pour étayer ce jugement, le parti de Louisa Hanoune rappelle l'état "des entreprises publiques et privées à l'arrêt, des salaires impayés dans de nombreux secteurs y compris au niveau des collectivités locales allant jusqu'à 7 mois, des pertes massives d'emplois" et fait remarquer que "les couches moyennes ont été broyées : les petits producteurs, les éleveurs, les artisans, les agriculteurs et pêcheurs compris, les transporteurs privés, les commerçants, les restaurateurs.
Aucune catégorie sociale n'a été épargnée". Le PT insiste, aussi, sur "le calvaire des centaines de milliers de transporteurs privés interwilayas et des agences de tourisme à cause du maintien des restrictions quant aux déplacements".
Aussi, le parti n'hésite pas à appeler les choses par leur nom et parle de "récession économique" et de l'effondrement d'une extrême brutalité du pouvoir d'achat en conséquence de la chute du dinar et de la spéculation. Il est question aussi de "la gestion chaotique de la Covid-19 par le gouvernement" et "les rentrées scolaire et universitaire anarchiques".
Qualifiées d'"épouvantable descente aux enfers", ce sont justement toutes ces raisons qui sont, selon le PT, "à l'origine de l'explosion de la tragédie de la harga et de la violence urbaine, expression de la décomposition sociale". Le parti impute la responsabilité aussi "au parti unique, qui, depuis l'indépendance a dépossédé le peuple du droit d'exercer sa souveraineté".
À ce propos, le parti de Louisa Hanoune ne mâche pas ses mots : "Ce sont des décennies de politiques au profit d'une minorité de nouveaux riches, aggravées depuis 2014, dans le cadre d'une régression tous azimuts pour la majorité, qui ont provoqué le sursaut révolutionnaire du 22 Février 2019, pour chasser le système décomposé et obsolète hérité du système du parti unique (... )", et de poursuivre : "Ils se sont attaqués, à travers la loi de finances 2020, aux attributs de la souveraineté économique et aux larges couches en les accablant de nouvelles taxes dans la loi de finances complémentaire 2020.
Et le projet de loi de finances 2021 reconduit et renforce la même orientation régressive, dont l'augmentation des taxes sur l'électricité et l'eau y compris pour l'agriculture."
Le Parti des travailleurs soutient, en définitive, que "pour organiser le sauvetage de la majorité du peuple poussée vers la déchéance et reconstruire le pays à travers une issue conforme à la démocratie" il faut passer par "la réunion d'une Assemblée constituante nationale souveraine".

Nabila SAIDOUN
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