Le long métrage documentaire L'envers de l'histoire, portrait de la militante et universitaire serbe Srbijanka Turajlic et de sa famille, avec un focus sur son parcours durant les années1990, réalisé par la Serbe Mila Turajlic, a été projeté dimanche au public. D'une durée de 103 mn, ce film a été projeté en compétition documentaire du 10e Festival international du cinéma engagé qui se tient depuis jeudi à la salle Ibn Zeydoun. Le film commence par une conversation entre la réalisatrice et sa mère militante dans un appartement de Belgrade que possède la famille depuis trois générations et qui a été divisé à la fin des années 1940, jugé trop grand pour une seule famille par les services de sécurité yougoslave. Cet appartement divisé à l'époque communiste puis réunifié plus de cinquante ans plus tard représente à lui seul l'histoire de ce pays qui a pris plusieurs formes et plusieurs couleurs politiques.Professeur de mathématiques à l'université de Belgrade, Srbijanka Turajlic raconte son parcours de militante qui a accompagné et encadré les mouvements de protestation des étudiants contre l'instabilité politique, la politique de Slobodan Milosevic et la guerre civile qui a déchiré le pays. Avec ses amis universitaires, la militante raconte le déchirement de l'élite intellectuelle mais aussi au sein de la population qui s'est souvent retrouvée face à face dans des confrontations sanglantes ainsi que la dureté de la crise économique qu'a traversée la Serbie. Entre deux tâches ménagères ou deux passages à la télévision, la militante évoque sa prise de responsabilité et les conséquences en résultant avec des images d'archives de ses discours. Elle explique également des conflits ethnique et religieux créés de toutes pièces pour accroître l'intensité de la crise. Près de vingt ans après la chute de Slobodan Milosevic (en octobre 2000), Srbijanka Turajlic porte un regard très critique sur l'évolution de la vie politique de son pays, avouant de manière très philosophique son "échec en matière de lutte pour les libertés" et reprochant à l'élite de ne pas avoir tracé l'après octobre 2000.
Inauguré jeudi, le 10e Fica se poursuit jusqu'au 16 novembre, avec encore au programme de la catégorie documentaire Sur les traces de Mamani Abdoulaye de la Nigérienne Amina Abdoulaye Mamani ou L'école du changement, co-réalisé par l'Algérien Chergui Kharroubi et la Belge Anna Shiffmann.
APS
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 12/11/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : APS
Source : www.liberte-algerie.com