Algérie

Un reflet des préoccupations du cinéma iranien « Si près, si loin » de Reza Mir Karimi à la cinémathèque



Un reflet des préoccupations du cinéma iranien « Si près, si loin » de Reza Mir Karimi à la cinémathèque
« Si près, si loin », le long métrage du réalisateur Reza Mir Karimi, a été projeté, vendredi dernier en fin de journée, à la cinémathèque algérienne, au dernier jour du cycle cinématographique iranien, en présence d'une faible assistance. Le film, une mise en scène d'un drame social ramené à l'échelle individuelle raconte l'histoire bouleversante d'un médecin qui n'a pas réussi, malgré sa longue expérience, à guérir son propre enfant, alors qu'il a sauvé d'une mort presque certaine des centaines de vies humaines. L'incapacité du médecin à soulager les souffrances de son fils, hospitalisé dans une clinique sise dans un village désertique, a fait naître en lui un sentiment de culpabilité et d'angoisse. Vrillé par tant de remords de conscience, il entreprend un voyage pour être au chevet de son rejeton. Le médecin sillonne, en voiture, une contrée fantomatique, lunaire, où est montrée, en arrière-plan, une existence faite de misère et de désolation. Les paysans au front basané vivent chichement dans un environnement hostile : ni route bitumée ni électricité. En panne d'essence, le médecin n'a dû son salut qu'à l'intervention d'un vieux radin, qui lui a vendu deux jerricans de mazout, dont l'un contient de l'eau. Grâce à son instinct paternel, le médecin est décidé à courir tous les risques, pourvu qu'il soigne son héritier. Au cours de sa pérégrination, il fait connaissance, dans une bourgade isolée, d'une femme médecin, qui arrive, bon an mal an, à soigner, dans un hospice dépourvu des moyens élémentaires, les pansements et les seringues notamment, les paysans malades. Une histoire d'amour commence à naître qui butte sur un tas d'interdits et de codes sociaux, parfois surannés, d'une société traditionnelle qui peine à s'adapter à la vie moderne. Le médecin décède enseveli après une forte tempête de sable, avant d'avoir, à défaut de le sauver, vu son fils. Au moment de l'agonie, le médecin regarde défiler, dans une petite caméra, des images de sa vie antérieure avec sa famille, une existence faite de bonheur et de joie. Le film, sur le plan thématique, est une véritable critique, une fine analyse et une dénonciation de l'ordre établi. C'est aussi un cri contre le manque de moyens financiers et l'indigence qui grève la quotidienneté de la population rurale iranienne. Le réalisateur de cette 'uvre cinématographique de grande qualité esthétique souligne, sur le plan philosophique et existentiel, l'insignifiance de l'être humain face à son implacable destin. La disparition prématurée du médecin avant de soigner son enfant en est la parfaite illustration. En plus de la bonne qualité du décor et du scénario, le cinéaste a réalisé, sur le plan technique, d'excellentes prises de vue portées par une musique douce et triste à faire pleurer. « Si près, si loin » reflète les nouvelles préoccupations et orientations du cinéma iranien qui s'est universalisé grâce au talent de la nouvelle vague de réalisateurs, entre autres, Kamal Tabrizi et Reza Mir Karimi. Seule fausse note, la mauvaise qualité du sous-titrage qui rend difficile la compréhension du film.


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