Algérie

Un référendum pour la Constitution'



Un référendum pour la Constitution'
La majorité de la population se trouve actuellement sans représentation politique
Quelle crédibilité aura la future Constitution à l'aune du scrutin du 10 mai'
De nombreux observateurs estiment que «pour qu'elle soit légitime, la Loi fondamentale doit être rédigée par une Assemblée constituante incarnant la souveraineté populaire, source légitime de tous les pouvoirs». Or, la majorité des potentiels électeurs ont boycotté les urnes. De ce fait, un déficit de légitimité poursuit, et l'APN, et le régime.
Même «l'adoption de la future Constitution par référendum, une piste qui se dessine n'y pourra rien contre la crise profonde qui couve actuellement», selon quelques analystes politiques. Il ressort des résultats du dernier scrutin que l'actuel Parlement n'est pas mieux loti que le précédent. «Ils sont frappés d'un déficit discordant de légitimité», estime le professeur Ismaïl Hariti. Tant et si bien, selon ce politologue qu'«on est ramené à la case départ, soit à la situation politique prévalant avant 1988». Les pouvoirs publics et la classe politique sont responsables de ce «statu quo». Faut-il une Constituante' Pour faire naître la deuxième République algérienne, il faut revenir à une Constituante qui devrait élaborer une nouvelle Constitution pérenne et non conjoncturelle, commentent de nombreux observateurs. «On ne dit jamais assez qu'il est impossible d'opérer un quelconque changement de l'intérieur du régime», rappelle-t-on encore. Si les partis sont à la merci du système en place, il n'en est pas de même pour la majorité silencieuse. Cette force incontrôlable est une bombe à retardement si l'on ne tient pas compte de son message clair et net émis lors du scrutin des législatives», souligne Ismaïl Hariti, responsable du centre stratégique El Ouma.
Un profond changement politique, économique, constitutionnel est nécessaire aujourd'hui. La Constituante doit rester le ciment du peuple et éloigner des querelles politiques de base. Elle demeure «la voûte indispensable au changement avec toutes les sensibilités nationales, y compris les jeunes qui doivent être associés au projet de la refondation nationale et la naissance de la deuxième République», soutiennent plusieurs analystes. En soulignant que «les démarches actuelles doivent être revues et révisées et assainir, notamment les partis politiques. Le FLN actuel, un patrimoine national à maintenir en dehors des enjeux et tensions politiques doit retrouver sa place au musée». Nombreux sont les observateurs qui n'y voient pas d'issue «sans l'avènement préalable d'un Etat de droit».
Ainsi, expliquent-ils «un nouvel ordre juridique doit être institué et les partis politiques seront admis sur la base des principes de la future Constituante.
L'Etat doit être un Etat civil, pacifique et démocratique. L'ombre de Sant'Egidio plane sur la nouvelle Constitution, croient savoir certains observateurs. La stratégie d'accès au pouvoir en reniant l'identité politique observée ces jours-ci, a déjà été utilisée à Sant'Egidio en 1995.
Si à cette époque, des compromis ont été trouvés pour s'associer avec le FIS dissous, pourtant partisan d'une stricte application de la charia, «actuellement, on remet ça, sans toutefois la mouvance islamiste, du reste présente à travers une certaine tendance du FLN», indiquent-ils. La majorité de la population se trouve actuellement sans représentation politique.
Cette situation reflète une crise politique réelle, illustrée par la dernière consultation où près de 80% des électeurs n'ont fait aucun choix, dans la mesure où ils ne se reconnaissent dans aucun parti ou candidat en lice.
Cela est fortement inquiétant au point que certains analystes suggèrent de mettre en place «un mécanisme composé de compétences nationales intègres pour construire le consensus national». «L'issue de l'élection présidentielle en Egypte, la conjoncture régionale, sont des facteurs exogènes qui mettent également les cercles de décision en stand-by», selon d'autres lectures.




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