Algérie

Un référendum largement boudé par les Egyptiens



Annoncé il y aune dizaine de jours dans la précipitation après une première adoptioncontroversée par l'Assemblée du peuple, la tenue du référendum constitutionnelce lundi n'a pas rassemblé les foules. Les bureaux de vote du Caire étaientplutôt vides durant toute la journée comme si les 36 millions d'électeurségyptiens ne se sentaient pas concernés par un projet constitutionnel pourtantde forte importance. Il faut dire que pour beaucoup d'égyptiens interrogés, lerésultat semblait déjà connu d'avance comme le rappelle Mahmoud, jeune avocatdu centre ville.Alors que leschiffres officiels de participation n'étaient pas encore connus, une premièreestimation d'une ONG égyptienne des droits de l'homme faisait état d'un taux departicipation d'environ 1% de l'électorat en fin de matinée. A la décharge dupouvoir égyptien, on peut relativiser ce chiffre en sachant que la journée n'apas été chômée mais il n'en reste pas moins que de visu, la très grande majoritédes égyptiens a choisi de ne pas se déplacer. De son côté, l'opposition qui a appelé à unboycott massif du référendum a organisé plusieurs actions comme à Alexandrie ouquelques centaines de personnes proches de Kefaya se sont rassemblées pour protestercontre la tenue du référendum. La veille déjà au Caire, plusieursrassemblements s'étaient tenus au centre ville, d'abord à la place «_Tahir_» oùles forces anti-émeutes ont intervenu pour disperser les manifestants. Un peuplus tard dans la soirée, c'est devant le syndicat des journalistes qu'environ300 personnes entourées par un impressionnant cordon policier se sont réunispour manifester leur refus du référendum en criant des slogans hostiles aupouvoir égyptien.Pour rappel, leréférendum portait sur un projet de 34 amendements constitutionnels. Parmilesquels, l'amendement de l'article 76 de la constitution prévoit de nouvellesdispositions pour la candidature à l'élection présidentielle. Tout candidatdevra selon le nouvel article être affilié d'un parti politique représenté àl'Assemblée du peuple. Disposition qui vise directement les Frères musulmans,ces derniers n'étant officiellement toujours pas reconnu comme un partipolitique légal malgré leurs 88 députés au Parlement. Un autre amendementprévoit quant à lui l'interdiction de tout parti politique constitué sur unebase religieuse. Ce qui coupe l'herbe sous les pieds de la direction de laconfrérie qui avait menacé de sortir de nouveau dans les rues jusqu'à ce queleur mouvement soit reconnu comme un parti politique légal.Par ailleurs,l'amendement de l'article 88 de la constitution a été lui aussi au coeur desattaques de l'opposition égyptienne qui refuse la fin de la supervision desélections par les magistrats égyptiens. Le nouveau texte prévoit à cet effet lamise en place d'une commission de surveillance des élections composée defonctionnaires de différents corps de l'Etat égyptien. Le dispositif actuelprévoit quant à lui la présence d'un juge devant chaque urne. Système qui avaitpermis une nette réduction des fraudes électorales lors des dernières électionslégislatives de l'automne 2005.


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