Algérie

Un recasement coûte que coûte HABITAT PRECAIRE ET VIEUX BÂTI À BEJAIA



Un recasement coûte que coûte                                    HABITAT PRECAIRE ET VIEUX BÂTI À BEJAIA
Ces demandeurs, d'un nouveau genre, espèrent qu'avec un statut de recasés, ils passeront en priorité
La commune de Béjaïa vit présentement une situation de pression incommensurable depuis le début du Ramadhan.
Le constat alarmant des demandeurs de logement ou de recasement donne des «sueurs froides» aux élus de la commune.
Ces derniers sont confrontés quotidiennement à des citoyens en détresse, qui les sollicitent pour des recasements provisoires. Ce flux, à la limite du «harcèlement», va crescendo. Il est cependant loin d'être dénué d'arrière-pensées. Ces demandeurs, d'un nouveau genre, espèrent qu'avec un statut de recasés, ils passeront en priorité lors de la prochaine attribution de l'autre partie restante des logements sociaux de la commune de Bejaia, environ 500 unités.
«Les personnes recasées passent en priorité dans le classement sur la liste des pré- bénéficiaires de logements sociaux», croit savoir cette dame rencontrée devant le siège de la commune. Tous ceux qui se précipitent devant les locaux de la municipalité sont animés par cette même et unique motivation. Contacté par nos soins le vice-président de l'APC s'est montré catégorique.
«Le recasement obéit à certains critères et ne vaut pas automatiquement une place dorée sur la liste de bénéficiaires de logements sociaux», réplique Hamid Marouani. Voilà qui devrait en principe baisser la tension sur la collectivité, mais il faut reconnaitre que le besoin de reloger de nombreux citoyens de la ville de Bejaia est une réalité. Certaines demeures ne sont plus seulement inhabitables mais elles devraient être rasées du paysage de la ville de Bejaia.
Le dernier recensement effectué sur l'habitat précaire fait ressortir, pour la seule ville de Béjaïa, des centaines de familles vivant dans des conditions précaires. Au plateau Amimoune, le vieux quartier de Lhouma Oucherchour, et bien d'autres ont, pourtant, fait l'objet de rapports et procès- verbaux dressés par les services de la santé publique, du CTC, de la Protection civile et de la commune. La montée inquiétante du vieux bâti et des constructions illicites et le retard flagrant mis dans la réalisation des logements publics fait que la ville de Bejaia est cruellement dans le besoin.
Le nombre élevé de sites de recasement, le bidonville et la vétusté des habitations de la ville de Béjaïa sont la source d'un grand dilemme pour l'actuelle équipe aux commandes locales. Il en sera de même pour celle qui sera élue dans quatre mois. Le déficit flagrant d'inscription en matière de logement social pour la ville a poussé vers la création des sites de recasement. On en est arrivé à transformer des établissements scolaires en lieux d'habitation. Au manque de logement s'est greffé l'exode rural pour donner lieu à des bidonvilles dont celui de Soumari au coeur même de la ville. Les habitations de la vieille ville et des anciens quartiers construits durant l'époque coloniale font accroître le nombre de demandeurs de logement.
A cela s'ajoute bien sûr un nombre important de citoyens ayant déposé des dossiers d'acquisition de logements qui, pour certains, datent des années 70. Pour alléger la tension sur le logement, les services de l'APC ont été instruits d'établir un fichier des familles recasées, ou habitants le bidonville et possédant un logement à Sidi-Ali l'bhar ou ailleurs, et ceci afin de libérer les sites de recasement et permettre à d'autres familles d'améliorer un tant soit peu leur situation en matière d'habitation. Noureddine Moussa a, lors d'une visite d'inspection, ordonné la régularisation des 3000 constructions illicites à Sidi Bouderaham. Vers la fin de l'année 2011, le même ministre a annoncé que la région allait bénéficier d'un nouveau quota de 36.200 logements d'ici 2014, dont un programme de 20.000 unités consacré à l'éradication de l'habitat précaire et des bidonvilles, Concernant l'ancienne ville de Béjaïa, le ministre a ordonné que l'on accélère l'application du programme de 2 100 unités dont 740 ne sont pas encore lancées.
Il a annoncé aussi une aide de 600 mille à 700 mille DA pour ceux qui veulent réaménager leurs habitations. Mais à Bejaia, ce n'est pas ce qui fait vraiment défaut.
Le gros problème réside au niveau des réalisations. Le cas des 500 logements retenus en 2008, dans le cadre de l'éradication de l'habitat précaire, est assez illustratif. Seules 96 unités ont été lancées dans ce programme, en revanche les 400 autres restent dans la marge. Voilà la réalité.
A ce train, la déclaration du ministre de l'Habitat faite en marge de sa visite à Béjaïa et selon laquelle il ne faut plus entendre parler de recasement après l'expiration du quinquennat 2010-2014, reste utopique, du moins pour la ville de Bejaia. Si le recasement est de nature transitoire et ne dure en principe qu''une période très définie d'un mois à deux mois maximum, à Béjaïa, il s'étale sur des années. Quelle que soit la dotation dont bénéficierait Bejaia, le problème du logement restera d'actualité, tant le rythme de réalisation reste en deçà des besoins. Pour cela il faut une véritable politique qui ne relève pas seulement des autorités de wilaya mais aussi de celles des communes pour lever toutes les entraves qui se dressent sur le chemin des réalisations.


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