Algérie

Un rassemblement pour prévenir contre la prescription de l'assassinat de Matoub



Craignant que le crime commis, le 25 juin 1998, sur la personne du chanteur kabyle et chantre de l'amazighité, Matoub Lounès soit prescrit à partir du 25 juin prochain, dix ans après, la famille du défunt a lancé un appel à la tenue d'un rassemblement symbolique aujourd'hui, 24 juin, devant la cour de Tizi Ouzou. Lors d'une conférence de presse organisée hier, Malika Matoub, la sœur du Rebelle, a tenu à souligner que l'appel au rassemblement est lancé par la famille Matoub, et non pas par la fondation éponyme. “La fondation, qui s'est jusque-là focalisée sur la vie politique de l'homme, s'occupera, désormais, particulièrement du travail sur l'œuvre poétique et artistique de Lounès qui reste méconnue tant qu'elle n'a pas encore fait l'objet d'études scientifiques”, expliquera Malika Matoub précisant, cependant, que la famille continuera à mener ce combat vieux de 10 ans en quête de la vérité sur “cet assassinat éminemment politique resté impuni”. Abordant justement dans ce même sens l'évolution de l'enquête sur cet assassinat qui a marqué les esprits et considéré en Kabylie comme un tournant dans la vie politique locale, la conférencière dira que l'enquête n’a pas connu d’avancées remarquables tant “les irrégularités toujours dénoncées et les éléments aussi nouveaux que percutants remis aux mains de la justice n'ont pas été pris en considération”. “Aucune suite n'a été donnée à notre demande de reconstitution des faits, d'étude balistique et d'audition des témoins”, a-t-elle ajouté, non sans exprimer sa crainte de voir l'assassinat dont a fait l'objet son frère, le 25 juin 1998, sur la route de Béni-Douala prescrit à l'instar de celui de Boudiaf ou de Hechani. L’air désespéré — un désespoir  qui semble la ronger de l'intérieur —, Malika Matoub lâchera : “De toutes les manières, l'assassinat de Lounès n'est pas le seul crime resté impuni en Algérie où l'impunité est érigée en une véritable institution.”   Revenant à la célébration du 10e anniversaire de l'assassinat de celui qui s'est toujours inspiré des damnés du système, des sans-voix ou des laissés-pour-compte, comme il avait l'habitude de les nommer de son vivant, la sœur du défunt expliquera que pour cette année, c'est une journée sur l'œuvre poétique et artistique du barde qui est prévue avec au programme une série de conférences intitulées : “L'inter-mélodie ou l'identité artistique de Lounès Matoub”, “L'héritage et l'ancrage féminin de la poésie de Matoub”, “Le portrait de l'homme mort et du poète vivant” qui seront animées par Rachid Mokhtari, Malika Ahmed Zaïd, Hacène Hirèche et Yalla Seddiki. Un recueillement est également prévu à Taourirt-Moussa, village natal de Matoub où une stèle d'une longueur de huit mètres sera érigée à sa mémoire, alors que pour la journée du 26, ce seront le prix de la résistance et le prix de la poésie, portant le nom du chanteur qui seront remis aux lauréats.


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