« Dans la wilaya de Constantine, la santé
comporte trois vitesses, celle d'une minorité privilégiée du CHU, qui profite
de ses compétences médicales et de ses moyens et équipements d'analyses, une
deuxième de privilégiés à un moindre degré se trouvant dans les chefs-lieux des
daïras et des communes, qui profite des polycliniques qui y existent, et enfin,
les nombreuses populations des douars et mechtas livrées à elles-mêmes et
pratiquant encore la médecine traditionnelle».
C'est ce qu'a déclaré hier le président de la commission de la
santé et de l'environnement, M. Benarab, dans sa présentation du dossier
portant sur «la santé de proximité au niveau des groupements d'habitations ruraux
de la wilaya», lors des travaux de la 3e session ordinaire de l'APW de
Constantine. Travaux qui ont démarré hier en son siège, avec un ordre du jour
assez chargé, puisque ne comportant pas moins de trois interventions sur des
sujets importants (nouveau plan de circulation, réhabilitation de la vieille
ville et commercialisation informelle des viandes), et trois dossiers d'une
brûlante actualité.
Le premier d'entre eux concerne le logement et comporte deux
volets, d'abord le logement LSP qui connaît beaucoup de retard dans sa
réalisation, dû essentiellement à des conflits entre les promoteurs et les
souscripteurs, puis l'habitat rural connaît un certain succès et vise à
stabiliser les populations. Le second dossier est relatif au patrimoine
productif de la wilaya, dont les revenus sont estimés par le wali à 4 milliards
de centimes, ne représentant que 3,12% du budget de celle-ci, et dont la
gestion gagnerait à être améliorée. Enfin, le dossier ayant trait à la santé de
proximité dans les campagnes de la wilaya qui se trouve, toujours selon M.
Benarab, «dans un état déplorable». Et de poursuivre que «la commission a
visité, pour les besoins de son étude, 52 salles de soins situées en milieu
rural au niveau de plusieurs communes de la wilaya (Aïn S'mara, Zighoud Youcef,
Hamma Bouziane, etc.).
L'étude a été faite selon trois critères, le médical, le
structurel et le médical-structurel. D'abord, les salles de soins visitées ont
été définies comme des entités dépendant de la direction de la santé de la wilaya
(pour le personnel médical et paramédical, les produits et les équipements),
d'une part, et de l'APC pour ce qui concerne la structure, l'eau, le gaz,
l'électricité, les vitres, etc., d'autre part. Ainsi, l'étude a montré que sur
les 52 salles concernées, 60% d'entre elles sont à réhabiliter, car se trouvant
dans un état de délabrement avancé, sans équipement et avec un personnel
respectant mal les horaires de travail ainsi que le volume de celui-ci. La
commission recommande, bien sûr, de mettre à niveau ces salles de soins, aussi
bien en matière de cadre bâti qu'en équipement. De créer une commission interne
à la direction de la santé pour le contrôle et la répartition du personnel,
certaines salles en manquant grandement.
La commission insiste également pour la disponibilité de produits
médicaux de base ainsi que des réactifs. Enfin, le recrutement de médecins et
la création de nouvelles salles de soins dans des localités qui en sont
dépourvues, alors qu'elles ont de fortes populations, à l'instar de Kikaya et
de Berrouès, qui comptent respectivement 450 et 350 habitants. La surcharge en
raison des malades qui viennent de la périphérie, dont se plaignent les
professeurs du CHU, a toutes les chances de ne pas diminuer tant que les
campagnes de la wilaya connaissent encore de graves carences en matière de
prise en charge médicale de ces contrées.
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Posté Le : 20/10/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : A El Abci
Source : www.lequotidien-oran.com