Algérie

Un Ramadhan sous haute tension



Dans moins de trois semaines, le Ramadhan sera accueilli. Un mois sacré auquel il faut se préparer. Il s'agit, de coutume, des trente jours les plus particuliers de l'année durant lesquels le rythme de vie est chamboulé avec des horaires de travail modifiés, des habitudes culinaires particulières et une vie nocturne animée. Cette spécificité du mois de jeûne n'a, certes, pas été au rendez-vous, l'année dernière. Les Algériens ont vécu un Ramadhan bien particulier au goût de confinement à cause de la crise sanitaire. Et pour cette année' Quelles seront les odeurs de ce mois sacré' Cette question tourmente les Algériens. Ils s'interrogent sur le confinement: sera-t-il raffermi ou amoindri' Certes, pour l'heure, il n'y a que 16 wilayas concernées par la restriction partielle de circuler de 22h à 5 h du matin mais cela pourrait bien être revu par les autorités afin d'éviter les rassemblements durant les soirées ramadhanesques. Car même si la courbe des contaminations de la Covid-19 est en décroissance, il n'empêche que l'apparition de plusieurs cas atteints des variants anglais et nigérian, inquiète. Les familles appréhendent donc de revivre le scénario de l'année dernière où l'isolement qui leur a été imposé avait fait perdre au Ramadhan toute sa saveur. Une autre interrogation taraude l'esprit des citoyens: les tarawih seront-ils autorisés' Le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs n'a pas tranché. Il a expliqué que le maintien ou l'annulation dépendraient de l'évolution de la situation sanitaire. Ce qui est, en soi, rationnel et juste. Les fidèles le savent, mais ne peuvent s'empêcher d'être impatients de retrouver leurs places respectives dans les mosquées pour accomplir cette sunna. Autre inquiétude et autre questionnement pour le Ramadhan de cette année: les prix des fruits et légumes et des produits de large consommation seront-ils abordables' La crise de l'huile sera-t-elle résorbée' Le lait sera-t-il disponible' Si ce n'est pas le cas, que va mettre le citoyen dans son assiette' La flambée des prix a débuté depuis quelques semaines et il est connu que durant la première semaine du Ramadhan, tous les produits enregistrent une hausse cruciale en raison de l'importante demande. Si le poulet est déjà à 450 Da/kg, à combien sera-t-il cédé la veille du mois de jeûne' La pomme de terre qui avait dépassé les 80 DA, s'affiche aujourd'hui à 60 DA. Et dans trois semaines' Pas besoin de parler de la reine-tomate ni de la viande rouge, encore moins du poisson. Certes, le président de la République vient d'ordonner à son gouvernement de geler la décision d'interdiction d'importation de la viande rouge mais d'ici que les marchés soient inondés de ce produit et que des prix abordables soient placardés, l'anxiété ne disparaîtra pas. Quant au ministre du Commerce, lui, il fait des diagnostics, mais ne donne jamais le remède. En affirmant que la crise de l'huile ressemble à celle de la semoule de l'année dernière et qu'elle est due à la spéculation provoquée par «les mêmes parties et la même ''issaba''», Kamel Rezig n'a donné aucune solution. Il a cependant encore fait des promesses en annonçant des soldes qui débuteront une semaine avant le mois du Ramadhan et une viande de poulet à raison de 250 DA/kg. Et le lait' Le ministre n'a rien dit, mais il faut sûrement se réveiller tôt pour chercher la denrée rare. Les Algériens ont aussi été rassurés par le ministre des Ressources en eau qui annonce de sévères restrictions pour l'été, lesquelles qui ne seraient cependant appliquées qu'après le mois de Ramadhan. L'engagement sera-t-il honoré' Une question de plus qui s'ajoute à toutes les autres. Et avec le risque de rationnement d'eau, la «crise» de l'huile de table, les hausses des prix, en plus de la crise sanitaire, les Algériens vont être occupés par bien des tracas. Le Ramadhan risque alors de perdre non seulement son goût, mais toutes ses odeurs!


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)