Algérie

Un Ramadhan qui sent la poudre FLAMBEE DES PRIX, INFLATION, MOUVEMENTS DE PROTESTATIONS, GEL DES SALAIRES...



Un Ramadhan qui sent la poudre FLAMBEE DES PRIX, INFLATION, MOUVEMENTS DE PROTESTATIONS, GEL DES SALAIRES...
Les suceurs de sang seront au rendez-vous
Le mois sacré n'échappera certainement pas à la traditionnelle hausse des produits de consommation (légumes secs et frais, viandes...) dans un climat de protestations qui reposent sur des revendications financières qui risquent de ne pas être satisfaites.
La coupe n'est pas encore suffisamment pleine, mais certains indicateurs montrent que les Algériens en ont ras-le-bol de voir leur pouvoir d'achat s'effilocher de jour en jour. Tous les mouvements de grève qui ont éclaté ça et là (secteur de la santé, de l'éducation...) ont un rapport direct avec l'augmentation des salaires. Leurs revenus financiers n'ont cessé d'être rognés par une flambée impitoyable des prix de produits de consommation de base, des fruits et légumes, des viandes... depuis notamment la fameuse revalorisation des salaires qui avait pris effet en janvier 2008.
Les suceurs de sang étaient à l'affût. La bouffée d'oxygène a été de courte durée. Elle a étouffé sous la pression du brasier allumé par les spéculateurs. Et il n'est pas près d'être circonscrit. Si les Algériens font face à longueur d'année à un quotidien qui ne laisse aucune place à la pitié, le mois de Ramadhan qui est censé, en principe être celui de la piété, accentue paradoxalement ce type de conjoncture qui contribue à précariser encore un peu plus les foyers les plus vulnérables.
Et il n'y a aucune raison pour que le mois sacré de cette année qui doit débuter dans un peu plus d'un mois (vers le 9 juillet) ait une saveur particulière ou qu'il fasse preuve d'une clémence qui revêtirait pour l'occasion un caractère exceptionnel. Les boulangers ont pris la décision d'augmenter les prix du pain sans crier gare après avoir fait part de leurs difficultés aux pouvoirs publics qui avaient pourtant assuré qu'il n'y aurait pas de hausse. Les marchands de fruits et légumes sont sur les dents, les bouchers aiguisent leurs couteaux... Ils ne se feront pas prier pour afficher des prix prohibitifs à la veille de cet événement que célèbre la communauté musulmane à travers la terre entière. C'est l'occasion attendue 11 mois durant.
Une opportunité qui ne repose sur rien d'autre que la cupidité. Pourquoi cette flambée des prix qui ne repose sur aucune logique de loi économique' Sauf celle imposée par les spéculateurs. La demande est certes plus abondante que les autres jours de l'année, mais l'offre l'est autant.
Il n'y a qu'à voir comment les étals et les vitrines sont achalandés. Ce qui, paradoxalement, n'empêche pas les prix d'exploser et de stimuler un processus inflationniste. Le taux de l'inflation a atteint 7,4% au mois d'avril. Une conséquence de la hausse des prix des biens alimentaires. Même si celui de la pomme de terre a connu une chute de 18,6% alors que le coût de la volaille a baissé de 4,1% selon les chiffres livrés par l'Office national des statistiques.
Un phénomène qui trouve une de ses raisons dans la prédominance de la sphère informelle qui incarne les dysfonctionnements ou carrément l'absence des appareils de régulation de l'Etat. «Cette sphère informelle en Algérie contrôle 65 à 70% des segments de produits de première nécessité auxquels plus de 70% des ménages consacrent presque l'intégralité de leurs revenus (marché des fruits et légumes, poisson, viande rouge et blanche, textile et cuir) et sans compter les factures de plus en plus élevées de l'eau et de l'électricité qui absorbent une fraction importante du revenu des ménages pauvres et moyens, accroissant leur endettement», a expliqué le professeur Abderrahmane Mebtoul dans une interview à Radio Algérie Interna-tionale.
La tendance va sans doute s'accentuer durant le mois sacré qui n'échappera certainement pas à la traditionnelle hausse des produits de consommation (légumes secs et frais, viandes...) dans un climat de protestations qui reposent sur des revendications financières qui risquent de ne pas être satisfaites.
Le ministre des Finances a, en effet, mis en garde le 9 mai dernier contre des hausses de salaires qui peuvent mettre en danger les équilibres budgétaires dans le cas d'un effondrement des prix du pétrole. «Il faut être très prudent sur les salaires, parce que si on va au-delà, on met en difficulté l'avenir de nos équilibres budgétaires», avait prévenu Karim Djoudi alors que le ministère du Commerce a semble-t-il renoncé à combattre les spéculateurs.
«Même si ce mois sacré coïncide cette année avec la bonne saison où le marché sera bien achalandé, les prix vont augmenter sous l'effet d'une forte demande durant cette période», a reconnu Abdelaziz Aït Abderrahmane, directeur général de la régulation et de l'organisation des activités commerciales au ministère du Commerce. Une rengaine que les Algériens en ont assez d'entendre...


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