Algérie

Un Ramadhan qui s'annonce chaud malgré les assurances



A en croire les commerçants rencontrés, hier, dans les deux principaux marchés populaires de la ville des ponts, le Ramadhan de cette année «s'annonce sous de bons auspices».

Ils avancent cette assertion en se basant sur le fait «que le mois de carême se présente cette fois au mois d'août, période chaude où, généralement, les fruits et légumes existent en abondance et à bas prix sur les étals». Pourquoi les prix sont-ils relativement bas en ce début de l'été ? disent des marchands de fruits et légumes du marché des Frères Bettou (ex-Ferrando). «Tout simplement, répondent-ils, parce que les légumes produits sous serres ne supportent pas trop la chaleur. Prenez la courgette par exemple: c'est un légume qu'on cueille désormais tôt le matin ou le soir, en cette période de canicule. Et c'est pourquoi on le trouve en abondance et à bas prix sur les étals, à l'inverse des périodes froides de l'automne et de l'hiver où le légume ne mûrit pas rapidement, où il faut une bonne semaine au producteur pour remplir un cageot de ce même produit». Ils expliquent que tous les produits des producteurs de la région (de Jijel, de Collo sur le littoral comme d'El-Oued au Sahara) arrivent rapidement à maturité et les producteurs sont donc obligés de les écouler s'ils ne veulent pas qu'ils pourrissent. A vrai dire, leurs assertions, confirmées auprès des autres commerçants du marché Boumezzou du centre-ville, sont corroborées par les prix que nous avons relevés sur ces deux grandes places commerçantes qui ont été envahies par les ménagères durant la journée d'hier, journée chômée et payée du 5 juillet.

Dans ces deux marchés, les prix de la pomme de terre et de la tomate fraîche se négocient entre 30 et 45 dinars le kilo, l'oignon à 20 dinars, la salade verte à 70 dinars. En ce qui concerne les fruits de saison, les prix sont plus ou moins abordables en fonction de la qualité. Ainsi, le prix de la pomme, selon sa qualité, passe du simple au double, c'est-à-dire de 60 à 120 dinars le kilo. Il en est de même pour certaines variétés de pêche qui ne résistent pas à la chaleur et que les commerçants se hâtent de liquider en proposant des prix à la portée de toutes les bourses. Mais à l'évidence, cette situation n'a en aucun cas apaisé la méfiance du consommateur. Ceux rencontrés aux marchés et qui ont assisté aux entretiens, se sont carrément montrés sceptiques. «C'est devenu une tradition maintenant que de ‘plumer' le client aveuglé par le jeûne, dit-on, et il est difficile de croire que la saison y est pour quelque chose».

Reste la question des viandes blanches et rouges. Si l'agneau reste campé sur les hauteurs entre 700 et 720 dinars le kilo, le veau en fait de même en se stabilisant entre 620 et 650 dinars. Interrogés, les marchands de viande pensent que les tarifs demeureront probablement les mêmes, avec une hausse certaine durant la première semaine du Ramadhan. Ils expliquent les prix onéreux de l'agneau par la bonne pluviométrie enregistrée dans la région, phénomène qui pousse les éleveurs à garder leurs bêtes pour qu'elles puissent se reproduire et se multiplier, du moment qu'elles trouvent de la nourriture en abondance et sans la moindre dépense. Plusieurs bouchers questionnés sur un éventuel effondrement des prix grâce à l'énorme commande de viande fraîche faite par le gouvernement, répondent qu'ils en doutent. En ce qui concerne le poulet dont le prix oscille entre 230 et 240 dinars le kilo, ils avancent toujours l'explication récurrente de la cherté de l'aliment du poulet qui oblige les producteurs à vendre cher.




Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)