Algérie

Un Ramadhan à Dellys



Un Ramadhan à Dellys
Ayant vécu sa petite enfance dans le petit village kabyle de Tassadert (Makouda), Mohamed Saïd Mazouzi raconte, dans son livre de mémoire, paru l'an dernier, des souvenirs liés à son séjour dans la ville de Dellys. Celui qui aura été emprisonné de 1945 à 1962 avait rejoint à partir de 1932, un de ses oncles maternels pour des études.Dellys est une ville où, par tradition, les jeunes commencent la pratique religieuse très tôt : la prière et le jeûne sont strictement observés et respectés. C'est quelque chose d'indiscutable. C'était une obligation rigoureuse d'appartenance communautaire. La pratique religieuse marquait le rythme de vie de cette petite ville magnifique. Au moment de l'appel à la prière, de l'après-midi ? Edhohr ou El Assar ? plus personne dans les rues et les magasins, tout le monde à la mosquée. Il y avait une telle confiance que les magasins restaient ouverts. Cela nous a marqués et nous étions tenus de respecter les règles de la ville. Très jeunes, nous allions aux prières des Tarawih. Et celui qui n'y allait pas était dénoncé à « Sidi Amar » auprès de notre maître d'école. Et il y avait beaucoup de biyaâin (mouchards) à l'école. En fait, tout le monde mouchardait. Nous allions donc régulièrement aux Tarawih et, comme nous étions très jeunes, nous étions toujours au fond, au dernier rang. Et il nous arrivait parfois de nous y endormir pour nous réveiller brutalement à la fin de la prière, au fond de la mosquée pour nous empresser de sortir pour rentrer chez nous. Mais avant de finir à la mosquée, en fait, on se défonçait à ne plus en pouvoir après le Maghreb, surtout pendant le Ramadhan. Et les sucreries, ça y allait. Il y avait un certain « Didi Ali » ? Ali Salem ? vendeur de sucreries en tout genre qui criait sans cesse « Ayaw qalb ellouz ! », « Ayaw ceci », « Ayaw cela », « Ayaw temina, smina oua âssila ! ». On peut imaginer tous ces cris et bruits qui créent l'atmosphère des veillées du Ramadhan. Et nous, enfants, on s'adonnait à tous les jeux comme « Tu es là »... pour sauter, bouger, courir... jusqu'au moment du s'hor.


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