Un quartier en colère

Les habitants du quartier Kourifa Mohamed, dans la commune des Eucalyptus, ont bloqué, la semaine passée, la route pour exprimer leur colère vu la dégradation de l'état des routes suite aux dernières pluies. Trois jours après, nous nous  sommes rendus sur les lieux, à  notre grand étonnement, la cité, a-t-on constaté, était inaccessible.Les ruelles étaient quasiment inondées qu'il était impossible d'y circuler sans patauger dans la boue. «Durant les grandes pluies, on ne peut pas sortir de la maison sans prendre des bottes», raconte un habitant. Cette situation se répète chaque année, tout comme les promesses des autorités locales qui s'engagent, à  chaque précipitation, à  prendre en charge les doléances des habitants.  «Nous n'avons pas plus demandé qu'une couche de bitume ! » s'exclame un père de famille. «Au mois de mai dernier, aux premiers orages, nous avons  bloqué l'autoroute. Le maire a promis d'entamer les travaux au mois de juin, hélas, c'est déjà la fin de l'année et rien n'a été entrepris », précise-t-il. Pourtant, ces travaux de goudronnage sont extrêmement utile pour le bien- àªtre et la sécurité des résidants. «Nous ne revendiquons pas l'embellissement de la cité, mais la réhabilitation des routes pour assurer la sécurité des habitants» expliquent-ils.
En fait, plusieurs résidants ont eu une jambe ou un bras fracturé suite à  des chutes causées par la boue, «une femme enceinte a failli perdre la vie suite à  une chute dangereuse»,  racontent-ils. Les élèves scolarisés ne sont pas en reste, car eux aussi trouvent toute les peines du monde à  rejoindre les bancs d'école sans salir leurs vêtements. Cette situation dure depuis des dizaines d'années. A la cité  El Djoumhouria, les habitants ont, à  leur tour, bloqué la route, il y a plusieurs mois, pour revendiquer le bitumage des routes, mais en vain ! «Nous en avons marre de frapper à  la porte de la mairie pour mendier notre droit pour un cadre de vie acceptable», tonne un citoyen, ajoutant que «dorénavant, la seule solution, c'est de ne  plus jamais voter pour qui que ce soit». Le seul projet réalisé par les responsables locaux, selon les citoyens de ce quartier, est la réfection des trottoirs. «Les travaux ont été achevés, mais bâclés. Vu certaines parties du trottoir, on dirait que le chantier n'est qu'à son début», ironise un commerçant.