Algérie

Un quartier destiné à être rasé Le wali rencontre les habitants du Bardo



«J'ai décidé que ce projet se fera et je ne reculerai pas»... Décidément le wali de Constantine Abdelmalek Boudiaf sur le front duprojet, dit du «Président, pour la modernisation de la métropole deConstantine», ne mâche pas ses mots. En conclave, dans la soirée de dimanchedernier avec les représentants des propriétaires du quartier du Bardo, dont laplupart affichent, il faut le souligner, un rejet total de leur délocalisationprogrammée, le wali ne fera pas de concessions sur le registre de l'éradicationde l'habitat précaire, «un programme, rappellera-t-il, qui a été présenté auprésident Bouteflika qui l'a «adoubé». La revue de détail du wali, pourrépondre aux inquiétudes des habitants du Bardo - qui ne comprennent pas,affirment-ils, que leur quartier «longtemps classé en zone rouge soit devenuaujourd'hui, et soudain, une zone verte» -, est un long inventaire d'actionsfermes et non négociables: les locataires seront relogés à la nouvelle villeAli Mendjeli dans des logements de l'OGPI... les propriétaires, pour leur partseront dédommagés au prix du marché et en cas de litige, c'est la justice quitranchera... Pour faire bonne mesure et enfoncer le clou pour de bon, «leprojet-programme de modernisation de l'antique Cirta», martèlera le wali,décidé à en finir avec les hésitations, touchera aussi les quartiers du Chaletdes pins, la cité Bentellis et l'avenue de Roumanie.En dépit des craintes affichées par certains - la «mafia du foncier»disent-ils, risque de faire main basse sur les terrains d'assiettes dégagés,dans une ville aux potentialités minimales» -, Mohamed Boudiaf parlera dereconstruction et de citer comme exemple la ville de Tripoli en Libye, qui faitdu neuf avec du vieux, semble-t-il. Le boulevard Rahmani Achour, qui ne serapas touché, le projet du tramway sur le tracé duquel, dira-t-il, personne entermes d'expropriation ne sera lésé, le remblai, etc. S'il ne fait pas de douteque le wali de Constantine veut aller au bout de ses projets, les contoursrestent flous, et il y a loin de la coupe aux lèvres, souligne-t-on, dans lemarigot politico-médiatique local. Dans une ville en jachère et qui s'est échinée,avec jubilation, des décennies durant à réinventer le sous-développement, lepari pour les Constantinois malgré les fatalités en tous genres en vaut tout demême la chandelle... mais à quel prix ?


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