Un pur bonheur

Le chanteur français, Christophe Maé, a foulé le sol algérien pour la première fois, où il a donné deux concerts exceptionnels, à Alger et à Oran.Son baptême du feu s'est fait, jeudi soir, à Alger, plus précisément à la coupole Mohamed Boudiaf du 5 Juillet. Organisé par l'agence Algency Events en partenariat avec Reload, ce concert d'une heure trente minutes n'a pas drainé grand monde, si ce n'est une poignée de parents accompagnés de leurs enfants. La coupe d'Algérie qui a opposé le Mouloudia à la JSK a sûrement été la cause de cette non-affluence du public. Cela étant, les présents ont pu découvrir leur idole. Il fait une entrée fracassante sur scène. Il salue ses convives dans un parfait : «Salam alikoum Alger. Merci pour cet accueil chaleureux».Des salves d'applaudissements retentissent dans la salle. Des youyous sont même à l'honneur. Ce chanteur de pop française interprétera l'ensemble des titres de son dernier album Je veux du bonheur, ainsi que quelques-unes de ses anciennes chansons. Sorti en mars 2013, cet album est considéré comme le plus abouti de sa carrière. Bercé par l'influence de la Louisiane et de la musique du sud-est américain, Christophe Maé a produit un album aux mélodies bien ficelées. Les titres s'enchaînent les uns après les autres. Le public semble connaître l'ensemble du répertoire de l'artiste.En effet, tout le monde chantait en parfaite communion. Même si le public s'est montré quelquefois exigeant sur tel ou tel titre, Christophe Maé a su faire preuve de professionnalisme en leur lançant : «Après, on fera ce que vous aimez». Plus les minutes s'égrenaient, plus on découvrait un chanteur menant son show d'une main de maître. Il décide d'aller saluer ses fans en quittant la scène. S'ensuit alors un bain de foule. D'ailleurs, la sécurité a eu du mal à contenir l'enthousiasme des fans, qui voulaient tous serrer la main du chanteur. Il regagne ensuite ses complices sur scène d'un pas décidé.L'ambiance est alors au maximum. Il pose sa guitare pour prendre un harmonica. Assis sur un tabouret, il entonne les chansons Je laisse courir la rumeur et Elle tire sur un mégot. Suivra La silhouette d'une fille. Hey Charlyé est un autre titre émouvant, contant les déboires d'une regrettée SDF de 14 ans que l'artiste a bien connue. A la fois auteur-compositeur et interprète, Christophe Maé a clôturé son spectacle en reprenant la chanson Je me lâche, puis il remercie chaleureusement les convives, tout en leur déclarant son envie de revenir en Algérie pour d'autres dates.A noter que lors d'un point de presse donné juste avant le concert, Christophe Maé a révélé que c'est son garde de corps, Momo, qui l'a incité à venir se produire en Algérie. «Cela fait douze ans que je travaille avec lui et cela fait six ans qu'il me dit : ??Il faut que tu viennes chez moi dans mon bled''». Détenteur d'un CAP en pâtisserie, le chanteur aurait pu exercer ce métier comme son père, mais il a préféré la musique à l'âge de 18 ans. Faisant la manche dans les bars et dans différents galas, il confie qu'«il fallait capter l'attention. Ce n'était pas évident. Je compose depuis longtemps.» Christophe Maé était un sportif de haut niveau. Mais à l'âge de 16 ans, il est atteint d'une polyarthrite chronique. Son rêve de devenir skieur professionnel s'arrête. C'est à ce moment qu'il décide de se consacrer au chant et à l'harmonica.Dove Attia, célèbre producteur de comédies musicales, lui propose, en 2005, de se présenter au casting de la comédie musicale Le Roi Soleil, où il sera engagé pour jouer le frère du roi. «Grâce au succès de cette comédie musicale, j'ai fait plusieurs rencontres», notamment Zazie qui lui écrit une chanson pour son futur album solo. Concernant son dernier album Que du bonheur, l'artiste confie qu'il a été réalisé en Louisiane. «Là-bas, la musique, la chanson et la danse sont omniprésentes. J'ai baigné dans la musique des Caraïbes. C'est une musique chaloupée qui crée de l'ambiance. De même que je suis influencé par l'Afrique. Ses sons, ses voix et ses rythmes me touchent au plus profond de moi-même, et ce, même si je ne comprends pas les mots», dit-il. Bob Marley reste son père spirituel. A la question de savoir si l'artiste serait intéressé par un duo avec un artiste algérien, il répond qu'il reste ouvert à toutes propositions.Cependant, il aimerait bien faire un duo avec cheb Khaled. «En France, on connaît cheb Khaled, mais on ne connaît pas les puristes algériens», a-t-il conclu.