Algérie

Un projet de musée controversé



A Predappio, où est né et enterré Benito Mussolini, le maire souhaite faire un « musée » sur le fascisme dans un ancien bâtiment où il doit, pour l'instant, se contenter de slalomer entre les fientes de pigeon. Les divisions autour du projet, que l'édile de cette commune de 6.500 habitants porte depuis sept ans, révèlent que le sujet reste encore sensible en Italie. Composé d'un bourg médiéval et d'une ville moderne, Predappio abrite deux sites touristiques : la maison natale de Mussolini, et la crypte où sa famille est enterrée. Au centre de la commune, un bâtiment de 2.400 m2 sur trois étages, à l'abandon depuis une vingtained'années : l'ancien siège du parti, dans lequel, une fois trouvés les six millions d'euros nécessaires à la rénovation et à l'aménagement, la municipalité veut installer d'ici 2019 un « centre d'étude et de documentation sur le fascisme ». La culture et la recherche historique semblent en effet « l'unique solution » pour ne pas laisser Predappio s'enfermer dans une image de lieu symbole du fascisme, confie le maire. L'édile insiste : Predappio ne doit plus être connu que pour « toutes ces manifestations étranges » célébrant le Duce trois fois l'an, ainsi que pour ses boutiques de souvenirs au goût douteux.« Je crois fermement que l'unique possibilité d'aller de l'avant est d'affronter ce thème sans préjugés », explique-t-il. « Le vrai ennemi à combattre c'est l'ignorance, la banalisation de l'histoire, et je pense que l'Italie doit solder ses comptes », dit-il. Le professeur d'histoire contemporaine, Marcello Flores, acquiesce. « La vision strictement idéologique du fascisme est terminée : il est fini le temps où on lui opposait un jugement moral, où on le condamnait sans chercher à comprendre », assure-t-il. Signe d'un changement des mentalités, le gouvernement de Matteo Renzi a d'ores et déjà exprimé son « intérêt » pour le projet et devrait verser une partie des fonds. Président de l'Association nationale des partisans italiens (Anpi) de Forli-Cesena, Carlo Sarpieri hésite un peu avant de se dire lui aussi favorable à l'ouverture du centre d'études, mais à certaines conditions. Il est nécessaire que « le résultat de cette opération aboutisse à une lecture partagée de cette période ; qu'on en finisse avec ce négationnisme inacceptable », insiste-t-il.




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