Algérie

Un projet de loi sur la protection des enfants le prévoit



L’audition des mineurs devra être filmée Le chef de la cellule de prévention contre la délinquance juvénile de la GN a déclaré qu’un projet de loi sur la protection des enfants se trouve actuellement au niveau du département de la Justice, prévoyant l’obligation de filmer «l’audition des mineurs». Le texte de loi a prévu, selon lui, dans l’un de ses articles, l’obligation à la PJ de filmer le mineur, victime ou auteur, lors de son audition, pour lui éviter, a-t-il soutenu, un traumatisme secondaire ou ce qu’il a appelé la double victimisation. A ce titre, les gendarmes ont insisté sur la nécessité de multiplier la création des établissements spécialisés pour prendre en charge la délinquance juvénile sous toutes ces formes, en attendant d’étendre l’expérience de ces cellules à 15 autres wilayas du pays. Ce qui permet, ont-il souligné, d’agir en conséquence dans le cadre de réseaux combinés avec les services de police, les éducateurs, les chefs d’établissement, les imams et le MJS pour diminuer de ce fléau. D’ici là, un séminaire national intersectoriel sous le thème «le traitement de la délinquance juvénile entre répression et prévention» sera organisé le 22 janvier prochain pour essayer de dégager un plan d’action global destiné à endiguer ce phénomène.Il faut dire que dans le milieu des mineurs, les violences sexuelles, les cas d’inceste et de pédophilie ont pris ces dernières années des proportions alarmantes... Ces mineurs, en majorité frustrés ou violentés, n’ont ainsi que la violence pour s’exprimer. C’est en somme un cercle vicieux qui les conduit parfois à commettre l’irréparable. Les chiffres de la gendarmerie nationale sont effarants. Rien que pour l’année 2004, 6.092 enfants, ne dépassant pas les 16 ans, ont subi des agressions sexuelles et 3.526 autres ont été victimes de violences physiques dans leur environnement, extérieur ou familial. Durant la même période, 168 enfants ont été kidnappés et 82 mineurs ont été victimes d’incestes. En 2005, les mineurs, à eux seuls, ont commis 13.558 infractions, dont près de la moitié sont l’œuvre d’enfants de 13 à 16 ans. Un tiers a été mis en détention provisoire, environ 11.200 en liberté provisoire et près de 800 autres sont orientés vers des établissements spécialisés. Cette réalité inquiétante, avoue le capitaine Souidi Boucif, criminologue, peut laisser penser au double ou au triple du chiffre de ces statistiques. On est, selon lui devant des chiffres noirs sur les mineurs délinquants. Par ailleurs, la cellule de prévention contre la délinquance juvénile (CPDJ) a rendu compte, hier, au niveau du Commandement de la gendarmerie nationale de Bab Djedid, le bilan de ses activités depuis 2005 à ce jour, dans trois wilayas pilotes (Alger, Oran et Annaba). Au niveau de la capitale, les brigadiers verts ont diligenté une étude sur le terrain auprès de dix lycées sur la consommation de la drogue en milieu scolaire et extrascolaire, en faisant distribuer pas moins de 500 questionnaires aux élèves dont la tranche d’âge varie entre 13 et 18 ans. Les résultats de l’enquête sont percutants. Pas moins de 45% de ces lycéens consomment de la drogue dont 12% ont affirmé l’avoir consommée à l’intérieur des établissements scolaires. Les causes sont multiples. 39% des élèves interviewés la renvoie notamment aux problèmes familiaux, 26% à «l’absence de l’Etat» accusé d’être «la cause de leurs déboires» et 35% trouvent qu’elle est liée à l’oisiveté et le chômage. Pour sa part, la psychologue activant dans la cellule, Mlle Boukaoula Zohra, trouve que les délinquants mineurs, qui s’adonnent à la drogue et commettent des actes de violences, ainsi que les fugues, manquent de la maîtrise de soi et que c’est plutôt «un conflit psychique (qui) est à l’origine de la délinquance». Dans le cadre du traitement psychologique de ce genre de cas, la spécialiste a préconisé d’aller en premier lieu vers la pensée du délinquant pour permettre sa réadaptation et éviter ainsi de sa part une conduite criminelle.


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