Un programme spécial pour les zones montagneuses

Le développement des zones montagneuses fera l'objet d'un programme spécial en cours d'élaboration, a annoncé le ministre de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Sid-Ahmed Ferroukhi, en visite de travail samedi dernier dans la wilaya de Bejaïa. S'il n'a pas donné de détails concernant ce projet, le ministre, qui s'exprimait devant des agriculteurs et associations du monde agricole activant dans la commune de Beni Maouche, où il venait de donner le coup d'envoi à la fête de la figue, il a, dans ses réponses aux préoccupations exprimées par ces derniers, indiqué que les petits agriculteurs et éleveurs seront bientôt bénéficiaires de mesures d'encouragement à leurs activités en matière d'accès aux crédits. L'objectif de ces mécanismes d'aide est d'intégrer ces zones à la dynamique économique d'ensemble, de valoriser leurs produits sur le marché local et de les promouvoir à l'export à travers leur labellisation.La fête de la figue de Beni Maouche, dont c'est la 13e édition, a rassemblé 150 producteurs exposants venant de 7 wilayas. Ces promoteurs ont l'ambition d'en faire, dès l'an prochain, un événement d'envergure nationale. La figue de Beni Maouche, déjà renommée sur le plan national, verra bientôt sa réputation confortée au plan international, par l'octroi d'un label de qualité au terme d'un processus de mise en place en voie d'achèvement. Sid-Ahmed Ferroukhi a indiqué que les communes qui se sont regroupées pour la promotion de la figue peut servir d'exemple à d'autres localités pour valoriser leurs propres produits du terroir, ajoutant que cette dynamique pourrra entraîner la mise en place d'autres activités, comme la transformation ou l'emballage et que c'est de la sorte que chaque commune peut se forger un avenir économique. Auparavant, le ministre avait fait une tournée d'inspection au port de pêche de Bejaïa où il s'est enquis des différents projets dont a bénéficié cette infrastructure, ainsi que des préoccupations de l'heure des pêcheurs. Ferroukhi s'est ensuite rendu au lac Mezaïa, à Bejaïa-ville, où il a symboliquement procédé à un lâcher d'alevins, avant de réitérer cet ensemencement au niveau de la retenue collinaire Beltou à El Kseur, qui a connu en 2010 et 2014 des opérations similaires. Le ministre a également entendu un exposé sur l'hydraulique agricole de la wilaya et des projets de grands périmètres d'irrigation en cours.A Akbou, le ministre de l'Agriculture et de la Pêche a visité une huilerie moderne d'une capacité de 4 t/h et un complexe avicole de poules pondeuses, réalisés par un investisseur privé, puis celui du complexe laitier Soummam où il a tenu une réunion avec les acteurs de la filière lait qui connaît des turbulences depuis quelques moments en raison des désaccords intervenus entre eux et les éleveurs se plaignant des difficultés à se maintenir en activité en raison notamment du renchérissement de l'aliment du bétail et d'un prix de cession du lait jugé désormais inadapté à la situation actuelle. Sid-Ahmed Ferroukhi a rassuré les éleveurs quant à la volonté de l'Etat de ne point laisser péricliter une filière qui a nécessité beaucoup d'efforts et d'investissements pour être mise en place, et de la disponibilité de son département à trouver les solutions idoines à même de la relancer et la développer, soulignant la nécessité pour les éleveurs d'aller vers l'aliment vert pour booster la production et en réduire les coûts. Dans ce cadre, il a indiqué que la solution consiste à développer la production de fourrage, ajoutant que le stock foncier relevant du domaine de l'Etat sera bientôt débloqué à leur avantage. Le ministre s'est également montré attentif à la proposition d'un intervenant qui suggérait de subventionner le transport des fourrages et de supprimer la TVA sur les aliments du bétail comme solution palliative à l'augmentation de la subvention à la production. Il a également estimé que le modèle mis en place par l'entreprise Soummam, dont il a mis en exergue la réussite, peut servir d'exemple aux 200 laiteries privées existantes pour orienter la filière sur une trajectoire plus dynamique.