Des «blocs» de politiques de relance du secteur public, le ministre de l'Industrie et de la Promotion de l'investissement en a annoncé deux, l'un tout aussi important que l'autre. Est-ce une sorte de révision de sa stratégie industrielle et un retour aux années 70 ? Hamid Temmar s'en défend. « Pas du tout, ces politiques ne se projettent pas nationales, elles se projettent sur les secteurs. C'est-à-dire la privatisation, l'investissement, la mise à niveau et le redéploiement du secteur public se font dans l'industrie, l'agriculture, le tourisme... Ce ne sont pas des politiques globales mais des politiques qui ont besoin de supports, à savoir des stratégies sectorielles ».
Pris en aparté hier à l'hôtel Sheraton à la fin du déjeuner avec les femmes de Seve, Temmar expliquera ce qu'il compte entreprendre pour « faire produire » le secteur public, ou précisément « les géants économiques ou les champions » qu'il veut créer dans divers secteurs comme l'agroalimentaire, l'acier, la pétrochimie, la pharmacie, le ciment, les non-ferreux... Vous remettez en cause votre stratégie de privatisation ? « Non, pas du tout », dit-il. Et par là même, une remise en cause de votre vision de secteurs stratégiques ? « Non, non, ce ne sont pas des secteurs stratégiques, je veux les garder parce que l'Etat en a besoin, ce sont des entreprises importantes pour la croissance économique, si l'on veut que la croissance économique se fasse dans ce pays, qu'elle ne nous soit pas imposée par les marchés extérieurs, il faut qu'on ait nos capacités endogènes de faire de la croissance ». Mais pour ces entreprises, le marché existe-t-il toujours ? « Le marché est toujours là, mais pour ces entreprises, le marché ne peut être concerné que pour une participation minoritaire. Par exemple pour faire de l'aluminium, domaine gros consommateur de gaz, l'Algérie en a et pas cher: est-ce que vous admettez que je vais donner une rente complète à quelqu'un parce que j'ai cette rente ? », a-t-il interrogé.
Au sujet des programmes de mises à niveau qui, selon lui, ont échoué, le ministre précise: « Non, ils n'ont pas échoué, ils ont donné des résultats mais très inférieurs à ce qui pourrait vraiment changer la face de nos entreprises ». Vous avez aussi dit de la bourse qu'elle a échoué. On vous accuse de bloquer le passage des entreprises publiques vers la bourse. Temmar répond: « Il y a deux entreprises qui doivent rentrer dans la bourse, l'entreprise publique et l'entreprise privée, mais l'Etat ne peut rien dans cette affaire. Il faut que les hommes d'affaires rentrent. En ce qui concerne le privé, il faut qu'il décide à y aller. Pour ce qui est du public, ces grandes entreprises, les géants économiques ou les champions dont nous parlons, pour pouvoir se développer, ont besoin d'un partenaire stratégique, elles n'ont pas besoin d'argent parce que rentrer dans la bourse c'est pour lever de l'argent.
Les entreprises publiques ont besoin d'expertise, la gestion et les marchés extérieurs. Nous sommes donc obligés de préférer pour nos entreprises non pas la bourse mais le partenaire stratégique. Pour ces grandes entreprises que nous mettons en place, nous irons vers le partenaire stratégique en minorité, je répète bien, mais il est tout aussi certain que, vraisemblablement, lorsqu'elle est consolidée, nous irons vers la bourse pour 10, 15% du capital. Le problème d'aller à la bourse, ce n'est pas que je bloque ou que je ne bloque pas, mais ou bien nous voulons sauver nos entreprises et il nous faut des partenaires stratégiques, ou alors nous allons vers la bourse mais le problème de nos entreprises n'est pas l'argent mais le stratège ».
Un programme de mise
à niveau pour 2.500 entreprises
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Posté Le : 16/06/2008
Posté par : sofiane
Ecrit par : Ghania Oukazi
Source : www.lequotidien-oran.com