Algérie

Un professeur de substitution nommé Youtube



La crise que vit l'Education nationale est plus profonde qu'il n'y paraît à première vue. L'intransigeance de la ministre répond à des impératifs qui ont, dès le départ, été clairement définit dans son programme de réformes de l'enseignement public.Des bâtons internes à ce secteur, ancien bastion du FIS-dissous jonchent cette politique de renouveau pédagogique. Le cadre de la grève décidée par le Cnapeste a dépassé de loin celui des revendications des enseignants du secondaire, dans la mesure où il y eut vraisemblablement une instrumentalisation des élèves pour les pousser à sortir dans la rue en signe de soutien aux professeurs. La ministre estime «qu'il y a des parties qui manipulent les lycéens refusant à ce que les professeurs radiés, soient remplacés par les enseignants contractuels, les incitant à ne pas rejoindre les établissements scolaires» en signe de solidarité, afin de mettre plus de pression sur Mme Benghabrit, pour la pousser à faire toujours plus de concessions. Pourtant, la ministre a gardé sa porte ouverte en recevant les doléances de plusieurs partenaires sociaux, de groupes parlementaires, y compris certaines personnalités religieuses, supposées par leur intermédiation dénouer la crise qui secoue le secteur depuis le 30 novembre dernier. La politique du dialogue voulue par la ministre semble se heurter à une fin de non-recevoir, malgré le retrait des sanctions prises par le ministère envers certains enseignants, qui pourraient être réintégrés s'ils faisaient un recours auprès de la commission paritaire dépendante des directions de l'éducation nationale. La fermeté du syndicat sera jaugée aujourd'hui dimanche lors d'une rencontre qualifiée de la dernière chance face au spectre d'une année blanche dont pâtiront les élèves, et uniquement les élèves, dans l'éventualité d'une confirmation du mot d'ordre de «grève illimitée» ; une grève qui a été qualifiée pourtant «d'illégale» par la justice. Les décisions de radiation d'un certain nombre d'enseignants par les directions de l'Education sont jugées par les syndicalistes pareillement «d'illégales». A se demander dans ce conflit opposant un employeur à des employés, si ces derniers juridiquement dans un cadre de protestation professionnel au nom de la démocratie, peuvent s'attribuer légalement le pouvoir de déclencher une grève illimitée, au risque de sacrifier des élèves dans le processus de leur évolution scolaire. Provoquer une grève est un processus légitime et reconnu en démocratie, mais le fait de tenir en otage des élèves en compromettant un des cycles de leur formation, paraîtrait pour le moins inconcevable , même si Mme Benghabrit promet aux familles de tout faire pour assurer les rattrapages. Des familles ont pris le devant des évènements pour prodiguer des cours chez des enseignants activant au noir à leurs protégés, parfois à 2000 dinars l'heure. Le compte est vite fait avec une vingtaine d'élèves par mois pour beurrer les épinards. Nous savons que les cours privés de soutien sont devenus indispensables, alors pourquoi ne pas utiliser « gratuitement » les réseaux sociaux pour dispenser le savoir à nos enfants, exactement comme le font d'autres nations sur Youtube.


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