Un produit de qualité demandé même à l'étranger Entreprise Carosol

Carosol, entreprise publique de la zone industrielle de Hassi Amer à Oran, mise en service en 2004, s'est spécialisée dans la fabrication de carreaux grès et accessoires étirés. C'est la seule au niveau national.
«Ce projet a été lancé durant la décennie noire par l'entreprise des produits rouges de l'ouest (EPRO) et des opérateurs économiques étrangers, qui ont fui le pays avant même le montage de l'usine», nous a fait savoir Abdelhalim Robaïne, directeur général par intérim de l'unité.
Cet héritage a été difficile à assumer par les cadres locaux sans la bonne volonté desquels le défi n'aurait jamais pu être relevé. «Le démarrage a été difficile, surtout avec la présence de plusieurs non- conformités dans l'installation du matériel par rapport au cahier des charges», explique M. Robaine, qui met en relief les efforts de tous ceux qui ont permis à la production d'atteindre son but cette année.
Pour 2011, l'entreprise envisage une hausse de production de 90%, soit atteindre 423 000 m'2; en carreaux et près de 500 000 pièces accessoires à travers le plan d'investissement élaboré et une réorganisation du travail.
«On va augmenter les effectifs et lancer de nouveaux produits». Carosol envisage de mettre sur le marché le grès-cérame, une matière proche de la porcelaine, faite à base de pâte vitrifiée pour fabriquer des carreaux plus beaux et beaucoup plus résistants. Lors du dernier trimestre de l'année, l'entreprise prévoit le lancement de carreaux de sol émaillés. Pour cela, l'entreprise avait acquis de nouvelles machines pour l'équivalent de 35 millions de dinars.
«Nous avons acquis un broyeur pour augmenter la production de la poudre utilisée dans la fabrication de la pâte. Il est question aussi de porter la cadence du four à 17 wagons/jour pour avoir une meilleure rentabilité». Outre le carreau, l'entreprise fabrique des accessoires d'escaliers, un produit fortement demandé sur le marché. Cela constitue une forte valeur ajoutée pour l'entreprise et permet une meilleure vente du carreau.
Pour y parvenir, Carosol doit surmonter les difficultés liées aux coupures fréquentes de l'électricité dans cette zone industrielle et surtout, régler son contentieux financier avec la banque. «Une contrainte qui conditionne le plan de modernisation», selon M. Robaine.
A quand l'application du plan d'assainissement '
Le blocage du plan d'assainissement par les pouvoirs publics, qui devait être appliqué en 2008, a eu un impact négatif sur l'entreprise. «Cela fait partie de l'héritage. Il y a un endettement estimé à 800 millions de dinars. On ne peut pas contracter un crédit de la banque qui nous considère insolvables. Le financement reste un point noir.
Nous attendons toujours l'intervention des pouvoirs publics», dira M. Robaïne. La politique commerciale de l'entreprise est basée sur des ventes en gros de ses produits à Mostaganem, Sidi Bel Abbès, Saïda, Djelfa et Alger. Les entreprises de construction et les détaillants constituent respectivement 15 et 5% de ses clients. Malgré sa modeste expérience, Carosol vise déjà les marchés étrangers. «Notre défi est de passer à l'exportation.
Nous fabriquons un produit noble très demandé dans les pays européens et dont la marge bénéficiaire est très importante. En plus de son emplacement à l'extérieur des appartements, nous pensons à reprendre la fabrication du carreau émaillé pour l'intérieur de la maison», a encore expliqué M. Robaïne.