Algérie

Un producteur privé met en garde



Des insecticides cancérigènes vendus en Algérie Des insecticides hautement toxiques et cancérigènes sont commercialisés dans le marché national, notamment informel, a averti hier Hakim Laribi, directeur général du groupe Cophyd, lors d?une conférence qu?il a animée au siège de l?Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA). Ces produits sont importés, entre autres, de Chine et de Turquie et ne contiennent aucune information ou référence, a-t-il relevé. « Ce sont des produits douteux et sous-évalués. Ils sont présentés comme étant des désodorisants au niveau des douanes. Ces importateurs louent des registres de commerce et travaillent avec », a-t-il indiqué. Il a révélé que même le très dangereux DTT Dithiothreitol, qui est interdit dans plusieurs pays, est jusqu?à présent utilisé en Algérie. Ces produits importés représentent non seulement un danger pour la santé des citoyens, mais aussi une menace pour l?industrie locale, même si cette dernière se maintient en pole position avec 75% des parts de marché. M. Laribi préconise d?exiger des importateurs d?insecticides les mêmes conditions drastiques appliquées aux importateurs de médicaments. Le seul but de ces importateurs véreux est le gain facile, fera remarquer M. Laribi. Le créneau est juteux si l?on tient compte des indications communiquées par M. Laribi. D?après lui, les 33 millions d?Algériens utilisent entre 30 à 35 millions d?aérosols par an contre seulement 14 millions pour les 70 millions de Français. Il impute cette utilisation excessive d?insecticides par les ménages à la défaillance de la désinsectisation publique. Cette dernière, soutient-il, ne doit pas être prise à la légère car il s?agit d?un problème de santé publique. « Avant, les piqûres d?insectes provoquaient juste des démangeaisons et des rougeurs, alors que maintenant, elles sont à l?origine d?abcès », fera-t-il remarquer. M. Laribi estime qu?il est nécessaire de donner plus d?importance à ce dossier. « Les pouvoirs publics doivent moraliser l?activité. Pour commencer, il faut avoir des statistiques fiables. Le ministère de la Santé n?a aucune statistique sur le nombre de victimes de ces insecticides douteux qui se comptent probablement par centaines », a-t-il souligné. Dans ce contexte, il a plaidé pour l?utilisation de nouveaux produits dont la toxicité est très basse et qui se dégradent facilement dans la nature. Les associations de protection des consommateurs ainsi que l?Institut national d?agronomie (INA) et l?Institut national vétérinaire (INV) doivent s?impliquer dans la sensibilisation du public sur l?utilisation de produits, certes efficaces, mais dangereux. Le conférencier insistera également sur l?utilité d?élargir la lutte contre les insectes nuisibles aux acariens qui sont très nombreux à Alger, la capitale. « Notre politique est dirigée contre les cafards, les mouches et les moustiques, alors que les acariens sont un grave problème à Alger qui est la deuxième ville la plus humide en Afrique, après Nouakchott, la capitale mauritanienne. Aucun traitement n?est utilisé pour y remédier », a-t-il déploré.


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