Algérie

Un problème de mentalité



Dans le rapport présenté au wali de Tizi Ouzou, lors du conseil de l?exécutif tenu la semaine dernière, le directeur des travaux publics (DTP) a expliqué que parmi les contraintes rencontrées sur le terrain « la multiplication des programmes. »

Il est vrai que la wilaya de Tizi Ouzou n?a jamais bénéficié de tant d?argent et de programmes de développement que depuis le début des années 2000. Mais la multiplication des programmes ne pourrait être qu?un fallacieux prétexte, diront certains. Sinon à quoi sert-il d?inscrire des programmes que l?on ne peut pas concrétiser dans les délais. La mauvaise habitude de ne pas travailler, pour laquelle est réputée notre administration, qui se cachait avant, derrière le problème du manque d?argent, expliquerait en partie l?incapacité de la DTP à assurer une meilleure gestion des programmes inscrits à son actif. Le wali n?a pas manqué, lui aussi, à faire cette remarque quelques semaines après son arrivée à Tizi Ouzou. Cet état de fait ne peut que discréditer davantage les institutions de l?Etat aux yeux des citoyens qui réclament du concret. Le problème de l?insuffisance des entreprises qualifiées, avancé aussi comme justificatif, pourrait avoir son explication dans l?insécurité régnante dans la région. Mais avant l?insécurité, il y avait les contraintes bureaucratiques dans l?octroi des marchés, le non-payement des entreprises dans les délais, malgré la disponibilité parfois de l?argent. Une situation qui a poussé la plupart des professionnels à céder le terrain à des « bricoleurs », dépourvus d?expérience, de moyens humains et matériels. Le DTP évoque aussi le problème de la multiplication des constructions illicites aux abords du réseau routier. Il semble toutefois oublier que ce sont ces mêmes pouvoirs publics qui n?ont pas agi pour mettre fin à l?anarchie et à sanctionner les transgresseurs. Le directeur des travaux public ajoute que l?insuffisance des laboratoires de contrôle des travaux publics pose problème. Faudrait-il encore rappeler qu?il est temps que les pouvoirs publics apprennent à aller, eux-mêmes, frapper à la porte des investisseurs et des entrepreneurs qui sont capables de servir de locomotive pour le développement de cette région. Le pouvoir ne doit-il pas laisser les administrations décider du choix des leurs publications pour les avis d?appels d?offres, concernant notamment les grands projets de développement ! Mais le véritable problème se situe ailleurs. Réellement, il s?agit pour l?administration de changer carrément de mentalité, ce qui parait irréalisable pour l?instant !




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