Algérie

Un privé impuissant face à la demande d'emploi



Encore faudrait-il que l'entreprise soit «en bonne santé», comme le soulignait le président du FCE Reda Hamiani. Or, cette dernière est largement tributaire de l'environnement des affaires qui en Algérie ne cesse d'être décrié par les chefs d'entreprises et remis en question par les rapports d'institutions internationales. Pour le professeur Kouider Boutaleb, l'entreprise est «confrontée à  un environnement concurrentiel inhérent à  l'ouverture inconsidérée de l'économie nationale où l'importation très largement facilitée ne cesse de détruire ce qui reste d'industrie dans le pays». Certes, des mesures fiscales et parafiscales ont été initiées, ainsi que des bonifications de taux d'intérêt et d'autres décisions incitatives, mais «peu de projets voient réellement le jour pour des raisons liées à  l'environnement encore très peu en adéquation avec la problématique de la création d'entreprise». Pour l'heure, le secteur privé capte l'essentiel de l'emploi salarié, mais est également à  l'origine de la majorité des pertes d'emploi (plus de 67% de ceux qui ont perdu leur travail viennent du secteur privé, selon l'ONS). L'économiste Abdelkader Djelfat note dans une analyse sur «La crise de l'emploi au Maghreb (2011)» que «le secteur privé dont la taille reste limitée a une faible capacité de création d'emplois». Il est composé à  90% de TPE (très petites entreprises) et est dominé par des entreprises familiales. Plus globalement, il y a «une incapacité du système productif hors hydrocarbures dans sa configuration actuelle à  soutenir un régime de haute croissance», estime M. Djelfat. Car, seule une croissance supérieure à  5% par an peut permettre «de maintenir un rythme de création d'emplois compatibles avec la demande», soutient  pour sa part le professeur Boutaleb, qui estime «impératif pour l'Etat d'assainir le climat d'investissement» pour permettre au secteur privé de «relever le volume d'investissement». En attendant, conclut-il, les politiques d'emploi initiées par les pouvoirs publics  constituent «non pas une alternative, mais des politiques complémentaires,  palliatives, importantes surtout lorsque la croissance économique ne génère pas autant d'emploi qu'il en faudrait» pour absorber la demande.                       
 


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)