Algérie

Un président malade, jusqu'à quand '



Après 80 jours d'hospitalisation et de rééducation à Paris, le Président est rentré hier à Alger. Sans fanfares, ni protocole. Les images diffusées par la télé publique et l'agence de presse officielle, seules autorisées à couvrir "l'événement", ont montré un Président encore malade, assis sur un fauteuil roulant. C'est dire que la longue période passée à l'hôpital du Val-de -Grâce et au centre des Invalides n'a pas été suffisante pour nous rendre un Président marchant sur ses pieds. La maladie est donc plus grave que ce mini-AVC annoncé au début de son hospitalisation.La délégation qui l'attendait à l'aéroport de Boufarik était réduite au strict minimum, avec, toutefois, un invité inattendu, le président du Conseil constitutionnel. Et comme l'annonce, par ailleurs, un communiqué de la Présidence, la réadaptation n'est pas finie, ce qui veut dire, in fine, que son retour est dicté par son impérative présence au pays pour la signature d'actes officiels, en attente depuis longtemps, comme la loi de finances complémentaire. Et brider les ambitions des uns et les calculs des autres qui commencent déjà à "compter" sans lui. Mais le peut-il encore ' L'automne du patriarche est arrivé. Ainsi est faite la nature.
À Sétif, lors de sa dernière sortie sur le terrain, l'année dernière, à l'occasion du 8 Mai, lui-même avait déclaré que sa génération doit passer le flambeau à la génération de l'après-Indépendance. Mais il a manqué de donner l'exemple. Il n'a pas joint l'acte à la parole. Résultat : il n'aura pas assisté à la Fête nationale de son pays, sans doute la dernière qu'il aura vécue en sa qualité de Président, et le 14 Juillet l'a "surpris" en France, aux Invalides, une institution militaire de l'ex-puissance coloniale...
Aujourd'hui, de retour à Alger, Bouteflika restera-t-il au pouvoir jusqu'à la fin de son mandat actuel, soit avril prochain, quitte à "gouverner" sur un fauteuil roulant ' Ou a-t-il, à présent, fini par admettre qu'il est temps de se retirer de son plein gré, pour cause de santé '
Les 80 longues journées passées au Val-de- Grâce et aux Invalides lui auront certainement donné l'opportunité de bien méditer la question. Mais cette épreuve a-telle suffi à le persuader que ce vaste chantier qu'est l'Algérie a besoin, plus que jamais, d'un sang nouveau ' En 14 ans de règne, il faut en convenir, Bouteflika n'a jamais donné de lui l'image d'un chef d'Etat qui s'encombre de ce genre de considérations. Les ambitions personnelles ont toujours pesé plus lourd, pour lui, que tout le reste. Mais des ambitions, il ne peut plus en avoir, désormais, sauf à déraisonner dangereusement. Car il est temps que l'Algérie soit enfin placée au-dessus de tout.
O A
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