Algérie

Un président au bout de l'épée



Si on ne connaît pas encore la date exacte de la tenue de l'élection présidentielle ni le profil et le nombre des lièvres en course, encore moins l'identité du futur chef de l'Etat, par contre, on est au moins sûr d'un fait, c'est qu'il sera un fin escrimeur, un grand sabreur devant ses commanditaires. En effet, et selon la voix autorisée du pouvoir réel, le prochain président des Algériens sera une épée face à la corruption et les corrupteurs. A vos gardes ! Ainsi, à la pointe de l'épée, il va pourfendre les méchants hommes d'affaires et les perfides ministres qui ont vendu le pays et trahi le peuple. Ses coups ne seront pas portés dans l'eau puisqu'ils seront dirigés par la main des puissants du moment. Il sera une véritable épée de Damoclès, près à s'abattre sur les ennemis jurés et leurs complices désignés pour finalement la tirer du fourreau et les passer tous au fil de l'épée si les choses ne tournent pas comme prévu par la feuille de route. Ainsi, à défaut d'un président consensuel, bardé de diplômes universitaires, ayant l'expérience de la gestion, charismatique, jeune, intègre, au-dessus des clans et loin des intérêts personnels, indépendant, ne répondant pas aux injonctions ni aux coups de téléphone, ne traînant pas derrière son ombre des casseroles sonores et trébuchantes, on nous promet simplement une épée comme CV. L'Algérie est face à son destin, et depuis le 22 février, les Algériens ont le choix entre différentes voies qui peuvent les mener soit vers un lendemain nouveau avec l'avènement d'une deuxième République soit vers un sentier qui les fera reculer de 20 ans dans l'histoire. Pourtant, ce qu'on leur offre aujourd'hui est un chantage affectif, une vente concomitante d'une lutte contre la corruption contre une République de la continuité, gérée par les résidus du régime corrompu, celui même qu'on est en train de combattre actuellement. Les Algériens n'ont pas besoin d'une épée pour les commander, eux qui ont marché au pas depuis 1962. Les Algériens ont soif de liberté, de démocratie, d'une justice indépendante et de vivre dans un pays de droit. Ils n'ont besoin de personne pour faire la différence entre patriotisme et nationalisme, entre ceux qui ?uvrent pour ce pays et ceux qui travaillent à sa destruction à travers les messages de haine et de division. L'Algérie est arrivée à un carrefour de son histoire non pas parce que certains l'ont voulu mais à la force des mollets et à la détermination des convictions, et face à cette déferlante populaire, des forces s'obstinent encore à barrer la route à la marche du destin. Jusqu'à quand '


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