Algérie

Un précédent grave à Chlef



L?administration s?acharne sur un député sortant L?affaire des 14 plaintes déposées contre le député indépendant sortant, Meddah Arraibi, par le wali de Chlef, des responsables locaux et des associations, qui devait être jugée hier par le tribunal de Chlef, a été renvoyée au 6 janvier prochain, afin de permettre à l?ex-élu de la nation de constituer son collectif d?avocats. Celui-ci était présent à l?audience d?hier, alors que les plaignants, comme l?ex-P/APW, le président de l?APC de Chlef, l?ancien directeur de l?OPGI, des directeurs de l?exécutif ainsi que des membres d?association, étaient absents. La plupart des plaintes, déposées durant le mandat de l?ancien député (de 2003 à 2006), portent les mêmes motifs : « Diffamation et propos calomnieux. » La quinzième, pour laquelle il a été convoqué samedi dernier par la police, émane encore du wali de Chlef pour « incitation de deux citoyens à des inscriptions sur les murs » durant la même période. Selon les informations en notre possession, l?ex-élu de l?APN avait notamment dénoncé « la gestion de certains projets publics et des deniers de l?Etat, la transgression des lois en matière de passation des marchés publics, la manière dont étaient distribués les logements sociaux et l?implantation d?un centre d?enfouissement des ordures sur une nappe phréatique ». D?ailleurs, dans un recueil distribué dernièrement lors d?une rencontre avec les citoyens, le député sortant, Meddah Arraibi (44 ans), y joint les différentes correspondances adressées aux ministres concernés et au wali de Chlef sur les faits relevés. Mais pour tout cela, il avait reçu une cascade de plaintes presque simultanément. N?est-il pas protégé par la Constitution, notamment son article 109 ? Celui-ci stipule clairement que « l?immunité parlementaire est reconnue aux députés et aux membres du conseil de la nation pendant la durée de leur mandat. Ils ne peuvent faire l?objet de poursuites, d?arrestation, ou en général de toute action civile ou pénale ou pression, en raison des opinions qu?ils ont exprimées, des propos qu?ils ont tenus ou des votes qu?ils ont émis dans l?exercice de leurs fonctions ». En tout cas, cette affaire n?est que l?aboutissement des relations très tendues entre le premier responsable de la wilaya et le député sortant dont le seul tort, selon ses partisans, est d?avoir « voulu jouer pleinement son rôle de parlementaire en dénonçant les aspects négatifs de la gestion locale ». Rappelons qu?en plus de ce cas, un président d?association, en l?occurrence la coordination des cités en préfabriqué, est poursuivi également en justice par le chef de l?exécutif de la wilaya pour des faits liés à ses activités.


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