Un poulet sacrifié, une tridet tadjine et un bon présageConstantine

La journée du premier Moharrem est moins connue que l'Achoura dans le Constantinois, ne se caractérise que par un traditionnel dîner familial. Heureusement que les familles constantinoises ont conservé le rituel de ce repas qui se résume, généralement, en une tridet tadjine, un plat raffiné qu'on sert avec du poulet, de préférence fermier. « Les femmes préparent une trida garnie de légumes et de poulet fermier et non pas de viande rouge comme dans certaines régions. Cette originalité remonte à la période ottomane car, il faut savoir que Constantine se distingue toujours des autres villes dans la préparation des plats traditionnels qu'on sert lors des fêtes religieuses. Aussi, à l'occasion de cette fête, certaines familles ' elles sont de plus en plus rares ' égorgent un poulet fermier à l'intérieur de leur demeure. « C'est par ce sacrifice, selon la tradition, qu'on repousse le mauvais présage et qu'on souhaite une bonne année hégirienne à ses proches », nous expliquera Warda, une mère de famille très attachée aux traditions de la ville. Comme pour la fête du Mawlid, le dîner est servi la veille, une occasion pour les familles de se regrouper. Et justement, dans certaines familles qui respectent à la lettre la tradition, des femmes appliquent le henné sur les mains en signe de bon présage pour la nouvelle année, en particulier les femmes qui souhaiteraient, par exemple, avoir des enfants. Signalons, enfin, que cette fête reste moins connue et mois célébrée que le dixième jour de Moharrem, l'Achoura, qui a une place particulière chez les familles constantinoises.