Algérie

Un potentiel marginalisé en Algérie



Un potentiel marginalisé en Algérie
Que faut-il faire pour réduire les disparités en matière d'implication des hommes et des femmes dans la recherche scientifique et d'éviter l'exclusion de ces dernières ' Quels sont les mécanismes à mettre en place pour permettre la promotion de la femme scientifique dans le développement socioéconomique du pays ' C'est autour de cette problématique que ce sont articulées les interventions des participantes à un séminaire régional sur la promotion des femmes scientifiques, organisé, hier, à l'USTHB de Bab Ezzouar. Ayant pour thème « Femmes scientifiques émérites : des ressources inexploitées », cet espace de débat est organisé conjointement par l'Organisation islamique pour l'éducation, les sciences et la culture (Isesco) et l'USTHB. D'emblée, les intervenantes ont établi un constat : les femmes sont certes majoritairement présentes dans les universités et les structures de recherche, mais elles ne sont nullement associées dans la prise de décision. Selon elle, le potentiel scientifique féminin reste encore méconnu, marginalisé et loin d'être rationnellement exploité. Les femmes scientifiques demeurent donc sous-représentées dans le domaine de la recherche et du développement, que ce soit dans le milieu universitaire, le secteur public ou les entreprises privées. « Les femmes ont tendance à abandonner leurs secteurs respectifs au cours de leurs parcours professionnels à cause de leur isolement dans un environnement dominé par les hommes, leurs difficultés à concilier travail et vie de famille et les stéréotypes présentant les femmes comme moins compétentes dans ces domaines », a souligné la présidente de la chaire Isesco et professeure de biologie, Dr Farida Khemar. Pour elle, les gouvernements ont la responsabilité de veiller à ce que les priorités nationales et internationales en matière de recherche et d'innovation bénéficient autant aux hommes qu'aux femmes. D'autant plus qu'au cours des dernières années, la science, l'ingénierie et la technologie sont connues comme étant la force motrice globale dans laquelle la contribution des femmes scientifiques ?uvrant dans ces domaines est primordiale. La directrice de l'Agence nationale pour la valorisation des résultats de la recherche scientifique, professeure Djamila Halliche, n'a pas manqué d'attirer l'attention sur les manquements dans les pays arabes concernant l'implication des compétences scientifiques féminines. « L'occasion nous est donc donnée ici pour émettre un signal fort en direction des autorités concernées, afin de les exhorter à une plus grande intégration du facteur féminin à même de lui permettre de jouer le rôle qui lui revient, non seulement dans les activités scientifiques mais également dans la prise de décision », précise-t-elle.Indonésie, Malaisie, Iran : des exemples à suivreL'Algérie a, selon Pr Halliche, consenti des efforts énormes pour l'intégration des femmes dans plusieurs domaines de développement. Mais elle relève que sa contribution est en deçà des résultats escomptés. Soutenant l'avis de ces expertes, Dr Aïcha Bamoune, représentante de l'Isesco, juge, pour sa part, que l'Algérie a énormément fait pour l'émancipation de la femme. Mais elle estime qu'il y a toujours des insuffisances concernant la contribution de la femme scientifique dans la prise de décision. « Dans le monde arabe, il y a un potentiel énorme pouvant contribuer efficacement au développement de la région sur tous les plans. Il faut saisir toute opportunité et essayer de donner aux femmes scientifiques la possibilité d'y contribuer », suggère-t-elle. Elle reconnaît, cependant, qu'il reste beaucoup à faire pour que les femmes scientifiques en Algérie occupent la place qui leur convient, à l'instar de ce qui se fait en Indonésie, en Malaisie ou en Iran. Des pays où la femme a son statut et est associée à la sphère politique. Ce séminaire est donc l'occasion pour analyser les moyens les plus appropriés afin de favoriser l'insertion de la femme scientifique dans divers domaines et lui permettre d'exercer son activité scientifique dans un environnement favorable et de contribuer à la prise de décision, notamment en matière de planification nationale.




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