Un potentiel historique et touristique à valoriser

Des dizaines de personnes se rendent à Ath Ahmed chaque jour. Le village attend des projets d'aménagement et l'amélioration des conditions d'accueil.Ath Ahmed, le village de Hocine Aït Ahmed, est brutalement sorti de l'anonymat après le décès de l'un des pères fondateurs de la nation algérienne. Il est devenu une destination nationale après qu'il fut un lieu de pèlerinage pour les visiteurs du tombeau du Cheikh Mohand Ou L'Hocine. Ath Ahmed a changé de visage en une semaine. La route a été refaite, le dispensaire aussi. L'adage dit l'heyeth i kheddem af l meyeth (le vivant s'occupe du mort).A Ath Ahmed, les rôles sont inversés. Mais l'affectation de budgets par l'Etat est nécessaire pour l'aménagement du village, la réalisation d'aires de stationnement et d'autres structures. Khaled Aït Ahmed, jeune étudiant, déclare : «Les autorités se sont rappelées de notre village après la disparition de mon oncle Si L'Hocine, que Dieu ait son âme. Le comité de village a retenu certains projets, comme la construction d'une salle de conférences qui sera réalisée par des fonds de notre village, qui proviennent de dons des honorables visiteurs.» Ath Ahmed a pris une dimension plus importante depuis la disparition de Dda L'Hocine.Le village, composé uniquement de trois familles, est déserté par les habitants à la recherche de travail et de meilleures conditions de vie dans les centres urbains. Aujourd'hui, il en compte moins d'une centaine, affirme encore Khaled. L'école primaire suffit pour les enfants, mais les collégiens font près de six kilomètres pour se rendre au CEM, situé au chef-lieu communal de Taka Aït Yahia. Sur la petite place qui est aujourd'hui grande de réputation, outre le tombeau du vénéré Cheikh Mohand Ou L'Hocine, une vieille bâtisse attire les regards. Construite avec de la pierre, elle compte un étage de quelque 50 m2.Elle allie le charme à l'authenticité. Elle a été construite au XIXe siècle par le Cheikh. C'est la mosquée. Elle n'a ni minaret et encore moins de haut-parleurs. «L'appel à la prière se fait par le muezzin à travers l'une des deux fenêtres. La voix humaine suffit pour faire rassembler les fidèles pour accomplir leur devoir religieux», ajoute Khaled. Même si les résidants à Ath Ahmed sont peu nombreux, la population s'accroît avec les visiteurs qui arrivent les lundis et les fins de semaine. «Il y a une petite épicerie.On n'a ni cyber ni aucun autre loisir. Les moyens de transport font également défaut», signale un autre habitant. Ath Ahmed est déjà une destination touristique captivante. Les potentialités existent : le mausolée de Cheikh Mohand, la tombe de Hocine Aït Ahmed, les grottes qui ont servi de caches pendant le Révolution et un décor naturel et montagneux sensationnel. Les structures d'accueil et de services sont à créer, comme l'ouverture d'un musée. Les pouvoirs publics sont interpellés.