Un potentiel d'avenir

Le workshop sur le gaz de schiste organisé durant deux jours à Oran par l'Association algérienne de l'industrie du gaz a permis de lancer le débat sur cette nouvelle source d'énergie non conventionnelle. Il fallait commencer à étudier cette nouvelle activité pour ne pas prendre du retard. Le développement de nouvelles technologies aux Etats-Unis ces deux dernières décennies a rendu possible l'exploitation d'immenses réserves de gaz naturel piégées dans des roches à faible perméabilité. A la différence du gaz conventionnel qui se trouve dans des réservoirs faciles d'accès, le gaz de schiste nécessite pour son exploitation un développement technologique qui s'appuie sur de nouvelles méthodes d'exploration et d'exploitation. La hausse du prix du gaz sur le marché à partir de l'année 2000 a attiré les investisseurs aux Etats-Unis et a permis de grands investissements ; les résultats sont visibles maintenant.Les USA n'importent plus de gaz naturel et, à terme, ils pourraient même en exporter. Il faut dire aussi que les moyens humains et matériels dont ils disposent n'ont pas d'équivalent dans le monde. Ainsi, il est apparu au monde de l'industrie du gaz qu'il était possible de rallonger la durée de vie des réserves de gaz naturel connues en développant les réserves de gaz de schiste et en offrant ainsi un approvisionnement sécurisé durant deux siècles encore, selon certaines estimations. La durée des réserves de gaz naturel conventionnel serait autour de 60 ans au taux d'utilisation actuel. Malgré les débats qui ont lieu sur les problèmes d'environnement et les réserves formulées dans plusieurs pays, les spécialistes considèrent les gaz non conventionnels comme l'avenir du secteur énergétique. Ils estiment aussi que les scientifiques et les chercheurs trouveront une solution à chaque problème qui ne manquera pas de se poser aussi bien sur le plan environnemental que sur le plan technologique.
L'Algérie dispose de réserves importantes de gaz de schiste, selon les géologues. Elle figure, de par sa géologie, parmi les pays qui recèlent un grand potentiel dans plusieurs bassins. En lançant un débat sur le gaz de schiste, le secteur de l'énergie entend tout d'abord faire connaître le potentiel, attirer les investisseurs pour explorer et mieux connaître ce potentiel grâce aux nouvelles technologies que plusieurs groupes pétroliers maîtrisent déjà et créer les conditions de sa valorisation. Surtout qu'il peut offrir une indépendance énergétique à long terme. Il est évident que le cadre réglementaire pour favoriser l'investissement, vu les coûts importants qui sont nécessaires, doit être attractif. Et que les répercussions sur l'environnement d'une telle activité doivent être appréhendées aussi sur le plan réglementaire.